Emmanuel Macron a tenté de créer une « bromance » avec Donald Trump. Keir Starmer lui a remis une invitation du roi d’Angleterre. Mais quand Volodymyr Zelensky s’est retrouvé face au tempétueux président américain, il a fait preuve de répondant – et en a payé le prix en se retrouvant obligé de quitter prématurément la Maison Blanche.
La scène de vendredi dans le Bureau ovale a fait le tour du monde. Donald Trump et JD Vance ont haussé le ton face à un Volodymyr Zelensky qu’ils ont jugé coupable d’avoir contredit publiquement son homologue américain sur la guerre en Ukraine et de ne pas s’être montré assez reconnaissant envers Washington.
« Il a manqué de respect aux Etats-Unis dans leur cher Bureau ovale », a ensuite accusé Donald Trump.
En revenant à la Maison Blanche, le républicain a mis fin à la recherche du consensus dans la diplomatie américaine.
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Sur le dossier ukrainien, le constat est dorénavant clair: la Russie est plus un partenaire qu’un paria et l’Ukraine plus un client qu’un allié – malgré les efforts d’Emmanuel Macron et Keir Starmer, qui se sont rendus en personne à la Maison Blanche dans la semaine pour tenter de convaincre le milliardaire républicain de ne pas forcer l’Ukraine à accepter un accord de paix avec la Russie qui lui serait trop défavorable.
Mais les deux dirigeants européens savaient qu’ils devaient composer avec la personnalité de leur homologue américain, qui veut être traité comme un président dont on ne saurait remettre les décisions en question.
Comme souvent, Emmanuel Macron a multiplié les gestes physiques – poignées de main et tapes dans le dos – qui plaisent à Donald Trump. Cela a permis de désamorcer les tensions quand le Français a corrigé l’Américain sur le soutien européen à Kiev.
Quelques jours après, Keir Starmer a également repris publiquement le milliardaire républicain, non sans lui avoir remis une invitation émise par le roi Charles III.
– Deux contre un –
Pour Volodymyr Zelensky, les enjeux étaient différents.
Avant même l’arrivée du dirigeant ukrainien, Donald Trump et ses soutiens l’avaient qualifié de « dictateur » et avaient repris les discours du Kremlin selon lesquels la Russie n’a pas commencé cette guerre – alors qu’elle a envahi l’Ukraine il y a maintenant plus de trois ans.
Au lieu de corriger Donald Trump sur les chiffres des différents soutiens à l’Ukraine, le président ukrainien a ainsi tenté de s’opposer au nouveau discours américain, de plus en plus favorable à Moscou.
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Vendredi, quand le vice-président JD Vance lui a reproché d’être un obstacle à la diplomatie, Volodymyr Zelensky ne s’est pas tu.
« De quelle diplomatie parlez-vous, JD? Que voulez-vous dire? », lui a-t-il répondu.
C’est alors que le vice-président s’est emporté, qualifiant l’attitude de son interlocuteur d’ »irrespectueuse » avant que Donald Trump ne s’en mêle et enfonce le clou.
Ce fut alors difficile pour Volodymyr Zelensky de pouvoir dire un mot.
– La flatterie aurait-elle marché? –
Rapidement, les soutiens de Donald Trump ont reproché son attitude à l’Ukrainien.
L’élue républicaine Marjorie Taylor Green a qualifié le dirigeant ukrainien d’ »arrogant ».
Son compagnon Brian Glenn, journaliste pour une chaîne de télévision conservatrice, faisait partie des journalistes qui se trouvaient dans le Bureau ovale au moment de l’altercation.
Il y a demandé, avec dédain, à Volodymyr Zelensky pourquoi il ne portait pas de costume pour l’occasion.
« J’en porterai une fois que cette guerre sera finie », lui a répondu le président ukrainien, connu pour porter des tenues d’inspiration militaire.
Selon plusieurs observateurs, l’hôte de Donald Trump à la Maison Blanche aurait dû adopter une autre approche – plus flatteuse.
« La seule chose que Zelensky aurait dû dire en public – quelle que soit la question – était: +Merci M. le Président, merci l’Amérique », a ainsi estimé Jack Keane, un général à la retraite qui apparaît fréquemment sur la chaîne Fox News.
Pour Fareed Zakaria, expert en politique internationale à CNN, le dirigeant ukrainien aurait même dû qualifier Donald Trump de « génie ».
Mais selon le sénateur démocrate Chris Murphy, toute la flatterie du monde n’aurait pas pu sauver Volodymyr Zelensky face à un dirigeant américain qui le pousse à accepter un accord au rabais avec la Russie.
Cet échange dans le Bureau ovale était « une embuscade », a-t-il estimé.
Source: Agence France-Presse
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