La justice transitionnelle est un processus crucial pour le Sénégal, particulièrement après les violences politiques qui ont marqué le pays entre 2021 et 2024. Voici pourquoi elle est considérée comme une urgence :
Entre 2021 et 2024, le Sénégal a connu une série de manifestations violentes, déclenchées notamment par l’arrestation d’Ousmane Sonko président du parti PASTEF-Les Patriotes, le leader de l’opposition, et par les tentatives du président Macky Sall de briguer un troisième mandat. Ces manifestations ont été marquées par un usage excessif de la force par les forces de sécurité, entraînant la mort d’au moins 65 personnes et des blessures pour plus de 1 000 autres.
En mars 2024, le président Macky Sall a promulgué une loi d’amnistie pour les actes liés aux manifestations politiques entre février 2021 et février 2024. Cette loi a été critiquée pour son unique et potentiel opposant à accorder l’impunité aux auteurs de crimes graves, y compris des homicides. Malgré son objectif de pacification, elle a été décriée par les victimes et les organisations de la société civile.
La justice transitionnelle est essentielle pour répondre aux besoins des victimes et prévenir la reproduction de la violence. Elle implique des mesures judiciaires et non judiciaires pour établir la responsabilité, offrir des réparations, et promouvoir la réconciliation. Au Sénégal, cette approche est cruciale pour :
- Établir la vérité : Documenter les violences et identifier les responsables.
- Rendre justice : Poursuivre les auteurs de crimes graves malgré la loi d’amnistie.
- Offrir des réparations : Indemniser les victimes et leurs familles, comme promis par le nouveau gouvernement.
- Promouvoir la réconciliation : Favoriser un dialogue national pour guérir les blessures sociales et politiques.
Le gouvernement actuel, dirigé par le Premier ministre Ousmane Sonko, a promis d’abroger la loi d’amnistie et de mettre en place un processus de justice transitionnelle pour répondre aux besoins des victimes. Cela inclut l’indemnisation des familles et la poursuite des responsables de la répression violente. La réussite de ces efforts dépendra de la capacité du gouvernement à engager un dialogue inclusif avec la société civile et à obtenir l’approbation du Parlement pour ces réformes.
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