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Une pratique transmise de génération en génération – Le Sahel

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Les rizières de Saguia bordent parfois les cours d’eau qui sont des zones humides. Les riverains de la rizière Saguia pratiquent la pêche depuis belle lurette. Cette forme de pêche est devenue une pratique ancestrale qui mélange utilité, tradition et respect de l’écosystème. Elle joue un rôle capital dans la vie des populations riveraines. A Niamey, au niveau des rizières de Saguia dans l’arrondissement communal commune V, les enfants se rassemblent au niveau des cours d’eau pour faire la pêche aux poissons.

Sous le soleil brûlant, ces jeunes enfants, la plupart âgés de 10 à 14 ans, se trouvent pieds nus au bord du fleuve. Ils utilisent des méthodes de pêche simples mais efficaces, souvent transmises de génération en génération. « Nous fabriquons nos hameçons. Ensuite, pour pêcher nous cherchons des vers de terre qu’on accroche à notre tige de pêche et on la jette dans l’eau. Si le poisson l’attrape, la tige va bouger, et nous saurons que c’est le poisson, du coup nous faisons vite pour le retirer de l’eau », a expliqué le jeune Mahamadou.

D’après lui, ces étendues d’eau peu profondes sont le refuge de plusieurs espèces aquatiques. « Nous capturons des petits poissons tels que les carpes, les silures, et autres petits poissons. Des fois, quand nous capturons une grande quantité de poissons, nous les revendons. Mais, quand c’est une petite quantité, on la consomme nous-mêmes », a-t-il précisé.

… pour une partie de pêche à Saguia

Cette activité n’est pas seulement économique, elle est aussi sociale et éducative. Les jeunes apprennent, aux côtés des plus âgés, non seulement les méthodes de pêche, mais aussi l’importance de préserver les zones aquatiques et de respecter les cycles naturels. « Nous avons un patron qui ne vient que dans la nuit pour pêcher et, avec lui, chaque fois, on capture de gros poissons », confie le jeune Mahamadou, le sourire aux lèvres.

Pour le jeune Marwane, la pêche constitue une passion. « Mes parents m’interdisent formellement de me rendre sur ce cours d’eau pour la simple raison que c’est un endroit très dangereux pour un enfant. Mais, à chaque fois que je rentre de l’école, je retrouve mes amis ici pour me laver et faire la pêche. Et, le lendemain, même si mes parents me grondent, je reviens », dit-il d’un air inquiet.

Cependant, la petite pêche au Niger n’est pas exempte de défis. Avec le changement climatique et l’intensification des pratiques agricoles, certaines rizières souffrent de dégradation écologique. La diminution des espèces aquatiques et la pollution sont des menaces croissantes. « Beaucoup de nos camardes qui ne savent pas nager sont décédés sous ce pont. Mais, on continue toujours de venir pêcher sans crainte. On aime faire la petite pêche qui ne nécessite pas de gros moyens », souligne Marwane.

Ainsi, au-delà de la pêche, les rizières du Niger sont un lieu emblématique chargé d’histoire pour les riverains. Préserver cette tradition, c’est préserver une partie essentielle de l’identité culturelle des populations riveraines.

Salima H. Mounkaila (ONEP)

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