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Une odyssée diplomatique au cœur du Sahel : John Dramani Mahama tisse des liens d’espérance

En ce début de mars 2025, le président ghanéen John Dramani Mahama a entrepris une pérégrination aussi audacieuse qu’inédite à travers les terres arides et vibrantes de la Confédération des États de l’Alliance du Sahel (AES). Cette visite de travail et d’amitié, amorcée le 8 mars à Bamako, capitale du Mali, et poursuivie le lendemain à Niamey au Niger, s’inscrit dans une volonté farouche de réconcilier les âmes divisées de l’Afrique de l’Ouest. Avec une dernière étape prévue à Ouagadougou, au Burkina Faso, le chef d’État ghanéen porte sur ses épaules une mission aussi délicate que lumineuse : rebâtir des ponts là où les fractures ont creusé leurs sillons.

 John Dramani Mahama  : un périple aux accents de fraternité

Dès son arrivée à Bamako, sous un ciel où le soleil semblait saluer son audace, Mahama a été accueilli par le général Assimi Goïta, président de la transition malienne, dans une atmosphère empreinte de solennité africaine. Les échanges, tenus dans l’enceinte majestueuse du palais de Koulouba, ont dévoilé une ambition limpide : raffermir les liens bilatéraux entre le Ghana et le Mali, deux nations unies par une histoire commune et des aspirations partagées. Le président ghanéen, dans un verbe aussi posé que pénétrant, a évoqué le rôle crucial de la diaspora malienne au Ghana, ces fils et filles aux doubles racines qui irriguent les économies des deux pays. Il a également plaidé pour une relance de la commission mixte de coopération, un outil endormi depuis trop longtemps, propre à dynamiser les échanges commerciaux et culturels.

Le lendemain, à Niamey, c’est le général Abdourahamane Tiani, président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP), qui a ouvert les portes de la capitale nigérienne à cet hôte de marque. Là encore, les discussions ont oscillé entre pragmatisme et vision, abordant des enjeux aussi concrets que la libre circulation des biens et des personnes, et aussi vastes que la lutte contre l’hydre terroriste qui gangrène le Sahel. Mahama, fort de son expérience passée à la tête de la CEDEAO, a martelé une idée-force : l’AES, cette entité née de la rupture avec l’organisation régionale, est une « réalité irrévocable » qu’il faut désormais apprivoiser et non rejeter.

John Dramani Mahama : une médiation au service de l’unité ouest-africaine

Au-delà des enjeux bilatéraux, cette tournée s’érige en une quête de conciliation entre l’AES – regroupant Mali, Niger et Burkina Faso – et la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Depuis le départ fracassant des trois pays de cette dernière en janvier 2024, consécutif à des coups d’État et à des divergences profondes, une brèche béante s’est ouverte dans le tissu régional. Mahama, investi d’une autorité morale reconnue et d’une légitimité renforcée par son retour au pouvoir en janvier 2025, s’est donné pour dessein de panser cette plaie. « Le manque de confiance doit être corrigé pour qu’un respect mutuel s’épanouisse », a-t-il déclaré à Bamako, insistant sur la nécessité de relations dignes entre les deux blocs.

Cette entreprise n’est pas exempte de défis. Les tensions entre la CEDEAO et l’AES, exacerbées par les menaces d’intervention militaire et les accusations d’ingérence extérieure, notamment sous l’ère de l’ex-président ghanéen Nana Akufo-Addo, ont laissé des cicatrices tenaces. Pourtant, Mahama, tel un alchimiste des relations humaines, mise sur la fraternité ouest-africaine comme levier. « Nous sommes condamnés à vivre ensemble », a-t-il rappelé, soulignant que les peuples, au-delà des querelles institutionnelles, restent liés par des chaînes invisibles d’histoire et de destin.

Une vision ancrée dans l’héritage panafricain

Cette visite n’est pas qu’un ballet diplomatique ; elle est aussi un hommage vibrant au passé commun des nations africaines. À Bamako, Mahama a marqué une pause émouvante devant la statue de Kwame Nkrumah, père de l’indépendance ghanéenne et apôtre du panafricanisme, érigée au cœur de la ville. Ce geste, simple, mais chargé de symboles, rappelle les idéaux qui unissent le Ghana et le Sahel, bien au-delà des contingences politiques actuelles. Accompagné d’une délégation de haut rang, incluant le ministre des Affaires étrangères Samuel Okudzeto Ablakwa et l’envoyé spécial pour le Sahel, le colonel Larry Gbevlo-Lartey, le président ghanéen incarne une continuité dans l’élan unificateur de ses prédécesseurs.

Une chute qui résonne comme un appel

Alors que les dunes du Sahel se teintent des lueurs crépusculaires, l’épopée de John Dramani Mahama dans l’AES s’achève sur une note d’espérance ténue, mais tangible. Chaque poignée de main, chaque mot prononcé dans ces palais gorgés d’histoire, est une pierre jetée dans le vaste fleuve de la réconciliation. Et si, dans le tumulte des vents sahéliens, une nouvelle aurore se dessinait pour l’Afrique de l’Ouest ? Une aurore avec laquelle les frontières s’effaceraient devant la force d’un peuple uni, où les tambours de la discorde céderaient la place à une symphonie d’avenir. Mahama, en messager infatigable, nous invite à y croire  et, peut-être, à le bâtir.


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