Tillabéry, 27 mars (ANP) – Après le lancement, ce mercredi 26 mars 2025, de la mise en œuvre des résolutions et recommandations issues des Assises Nationales tenues du 15 au 20 février à Niamey, les populations de la région de Tillabéry nous livrent leurs réactions.
Selon M. Amoukou Abdoulaye, acteur de la société civile, « c’est une phase décisive pour le pays puisque désormais on sait qui est là, qui est placé à quel titre pour prendre les destinées du pays ». Parlant des deux décrets qui ont été pris à l’occasion, notamment la dissolution des partis politiques, M. Amoukou a déclaré que « c’est une décision que nous attendons depuis longtemps. Maintenant que c’est fait, je pense que ça va permettre aux uns et aux autres de se ranger, de comprendre une fois de plus que nous ne sommes plus dans une ère politique ».
Relativement à la libération des prisonniers civils et militaires incarcérés dans différentes prisons du pays, sans en connaître les causes, il pense que « c’est une bonne chose et cela tend vers la tolérance et vers le pardon. Je pense qu’on ne peut pas construire ce pays si, par ailleurs, il n’y a pas une synergie entre les couches sociales », a-t-il soutenu.
Tout de même, il a estimé qu’il « faudrait bien que la justice fasse son travail par rapport aussi à ceux qui ont géré ce pays puisque c’est de cela qu’il s’agit, et parce que dans les coulisses et même à haute voix les gens l’ont réclamé. Il faut que justice soit faite, ce n’est pas libérer les gens seulement qu’on attend ».
Selon lui, des enquêtes approfondies doivent être menées pour qu’enfin les auteurs et co-auteurs puissent restituer l’argent du peuple qui a été volé, dissipé, car « tant que les nouvelles autorités ne prennent pas les dispositions pour satisfaire cette population qui a tant besoin de cette justice, la plaie ne sera pas guérie et tout le monde est unanime là-dessus ».
Sur la situation sécuritaire qui, selon lui est résiduelle sur l’ensemble du pays, « le Président doit engager, avec l’apport de tout le monde, une lutte implacable puisqu’il ne peut y avoir de développement sans paix, sans cohésion et si certains sont mis à l’écart. Je pense que tout le monde a compris que la patrie pour la souveraineté est un prestige, ça a un prix. Il faut que les gens se remettent au travail pour qu’on puisse aboutir à des conclusions pertinentes », a conclu M. Amoukou Abdoulaye.
Quant à M. Abdoulaye Issaka Mamoudou, également acteur de la société civile, il se dit satisfait des décisions en ce qu’elles « marquent un tournant majeur pour le Niger ». Par rapport à la libération des prisonniers politiques et militaires détenus, il dit également que « c’est ce que nous attendons : la libération de tous et parce que nous allons revenir sur une nouvelle base de refondation, on doit mettre tout le monde dans le même bateau et que les gens s’y mettent pour que le bateau ne puisse pas chavirer ».
« Nous l’encourageons (Président du CNSP, ndlr) et prions le bon Dieu pour qu’il nous accompagne tous dans ce nouveau processus qui vient de naître. Il faut penser à investir dans le domaine de l’industrie, investir également dans le domaine de l’agriculture parce que la majorité de ce que nous consommons sont des produits importés, nous voulons aussi exporter. Donc, nous attendons le respect strict de toutes ces recommandations qui lui ont été transmises car c’est la confiance de tout un peuple », a-t-il ajouté.
Pour sa part, M. Daouda Haoussayzé Abdoulkadri, conseiller pédagogique, il a affirmé avoir accueilli avec une grande joie les conclusions des Assises nationales même s’il a quelques observations et suggestions par rapport à la justice sociale. « Nous voulons vraiment à ce que tous les gens qui sont impliqués de près ou de loin dans des malversations financières, des assassinats politiques et de détournement de fonds soient châtiés pour que cela puisse servir d’exemple pour les générations à venir. Il faut que tous ceux qui traînent des casseroles soient jugés, que des éclaircissements soient faits sur tous les grands dossiers », a-t-il soutenu.
« Nous voulons également à ce que le secteur de l’enseignement retrouve ses lettres de noblesse. Il faut vraiment qu’on puisse porter un regard objectif et responsable sur ce secteur car, tant que ce secteur est marginalisé, aucun autre secteur ne peut se développer car c’est l’école qui est à la base de tout. Tant que l’école est marginalisée et bafouée, on n’aura pas de cadres compétents, on n’aura pas de bons officiers, de bons médecins, de bons journalistes, il n’y aura pas de bon dans tous les secteurs et tous les efforts seront vains », a-t-il averti.
M. Almoustapha Abdoulaye, enseignant, a, quant à lui, indiqué que « nous sommes vraiment de tout cœur avec le Président de la République et nous voulons qu’il écoute la population et qu’il voit ce qu’il peut faire pour que la paix règne dans la région de Tillabéry en particulier et dans tout le Niger en général. Nous souhaitons une bonne chance et une bonne suite au Président de la République dans la tâche qui lui a été confiée par les Nigériens et j’implore le bon Dieu pour qu’il l’assiste dans les bonnes décisions et de le guider sur le droit chemin ».
« Concernant la sécurité, a-t-il ajouté, il faut également que notre armée aguerrie soit dotée en matériels nécessaires pour contrecarrer les gens-là qui ont pris les armes contre leurs propres frères, contre leur propre pays et contre leur propre nation ».
MTM/KPM/ANP- Mars 2025
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