Tension dans les exploitations maraichères de la périphérie de Maradi : Les Autorités à la recherche de solution définitive

Maradi, 17 Mars (ANP) – La tension est perceptible ces derniers jours après une attaque qui a causé la mort d’une personne et fait trois blessés dans un jardin à la périphérie de la Ville Maradi (zone d’exploitation des eaux du Goulbi) dans la nuit du vendredi 14 au samedi 15 mars 2025.

Aussitôt l’information repandue, plusieurs attaques pour vengeance s’en sont suivies sur plusieurs exploitations. Les jardins sont désertés par les gardiens qui craignent pour leurs vies, occasion mise à profit pour certains pour procéder au vol de certains matériels (motopompes, panneaux solaires et tout autre bien).

Pendant plusieurs années, rapporte-t-on, la population environnante de ces jardins entretient des relations tendues avec les gardiens de ces espaces considérés comme les bases-arrières des bandits et autres voleurs de bétail. Quelques escarmouches ont été vite étouffées par les autorités administratives et coutumières afin de ramener la sérénité.

Mais le dernier incident a pris une propension inquiétante au point où une réunion a regroupé au Palais du Sultanat de Katsina les autorités administratives, les chefs des groupements peulhs et les chefs des quartiers.

Face à l’assistance, le Sultan du Katsina, l’honorable Dan Baskoré Ahmed Ali Zaki a d’abord présenté ses condoléances à la famille endeuillée et souhaité prompt rétablissement aux blessés. « Nous devons être tolérants en ce mois béni de Ramadan. Nous sommes tous de Maradi et nous vivons avec les peuls sans aucun problème. Ce qui vient d’arriver ne doit pas être attribué à telle ou telle ethnie car, ici, il s’agit de question de vol. Or, dans toute communauté il y a des voleurs », a-t-il fait observer, avant d’appeler toutes les parties au calme et à faire confiance aux FDS qui enquêtent sur le terrain pour élucider cette affaire.  

Pour sa part, le Sarkin Foulani de Douban, honorable  Hamissou Daka, après les condoléances, a demandé à l’assistance de mesurer toutes les conséquences de ce qui est en train de se dérouler. « Aujourd’hui, ce sont les peuls et les Katsinawa qui se tuent. Pourtant, un recul dans l’histoire nous permet de remarquer que ces deux peuples ont vécu côte à côte en symbiose car on nous appelait hassoua-foulani », a-t-il rappelé. Il a enfin demandé à tous l’arrêt de cette escalade de violence qui n’est de nature qu’à creuser un fossé entre nos différentes couches sociales.

Quant au Secrétaire général du Gouvernorat de Maradi, Monsieur Aboulkarim Mahamadou, il a également présenté ses condoléances à la famille endeuillée et souhaité prompt rétablissement aux blessés, avant de déclarer que la cohésion sociale a de tout temps été au centre des préoccupations de nos plus hautes autorités. « La paix et la cohésion sociale sont des conditions indissociables pour toute action de développement. Par-delà, la coexistence pacifique entre les communautés », a-t-il dit.

Mieux, il a ajouté que personne n’a le droit de se faire justice. Il a aussi rappelé que « nous faisons face déjà à d’énormes défis, notamment la pression de nos ennemis qui cherchent toujours les voies et moyens pour nous déstabiliser ». 

« Nous vous demandons de vous ressaisir à travers une collaboration franche et directe avec les Forces de Défense et de Sécurité. Force va rester à la loi Tous les individus suspects seront recherchés et punis conformément à la loi », a-t-il averti.

AT/KPM/ANP-086 Mars 2025