Dans un contexte mondial marqué par des incertitudes économiques, sanitaires et géopolitiques, la revitalisation des relations bilatérales entre la France et le Sénégal s’impose comme un levier incontournable pour concrétiser le référentiel économique «Vision Sénégal 2050 ». Porté par le tandem PR. Diomaye Faye et Pm Ousmane Sonko, ce projet ambitieux vise à transformer le Sénégal en une économie souveraine, industrialisée et résiliente . Alors qu’un séminaire intergouvernemental est prévu en juin 2025 à Dakar , cet article analyse la pertinence d’un partenariat renouvelé, fondé sur des rapports gagnant-gagnant et une souveraineté éclairée.
1. La Vision Sénégal 2050 : Un Cadre Nécessitant des Alliés Stratégiques
Le PROJET, «Vision Sénégal 2050 » se distingue par ses objectifs audacieux :
Croissance annuelle de 6,5% d’ici 2029, avec un PIB/habitant triplé (passant de 1 600 à 4 500 USD) .
Réduction de la pauvreté à 10% de la population (contre 37,5% en 2023) et diversification économique via huit pôles régionaux .
Souveraineté énergétique grâce à l’exploitation des hydrocarbures (100 000 barils/jour) et aux énergies renouvelables .
Cependant, ces ambitions se heurtent à des défis structurels :
– Dette publique à 99,67% du PIB (révélée par des audits en 2024) et déficit budgétaire à 11,6% .
Dépendance aux importations et faible transformation locale des matières premières .
La France, premier partenaire historique et investisseur, dispose des leviers pour accompagner cette transition, notamment via :
– Des financements concessionnels (ex. : 2,35 milliards d’euros engagés via l’AFD pour des projets d’infrastructures, de santé et d’agriculture) .
– Un transfert de technologies dans les secteurs clés (énergie, agroalimentaire, numérique) .
2. La France au Sénégal : Un Partenaire Économique Clé
Les investissements français couvrent des secteurs névralgiques alignés sur les priorités de la Vision Sénégal 2050 :
A. Infrastructures et BTP
– Train Express Régional (TER) : La France a cofinancé la 2ème phase (984 milliards FCFA), symbole de la coopération bilatérale .
– Crise du BTP : Le secteur, qui emploie 500 000 Sénégalais, souffre d’un recul de 9,3% de la production de ciment en 2024 et la problématique du fer certifié vs fer local ( titre d’exonération, biais du marché en termes de prix). Les investissements français pourraient relancer les chantiers paralysés, in fine pérenniser le consortium Eiffage, CSE et CDC entre autres dynamiques sur la commandepublique…
B. Énergie et Industries Extractives
Hydrocarbures : La renégociation des contrats pétroliers souligné e par Sonko (ex. : champ de Sangomar) offre une opportunité pour des joint-ventures équilibrées .
Énergies renouvelables : L’AFD finance des projets solaires (ex. : 100 millions d’euros pour la souveraineté alimentaire) .
C. Formation et Capital Humain
Campus Franco-Sénégalais (CFS) : 1 209 étudiants formés dans 25 filières (numérique, ingénierie), avec des doubles diplômes reconnus en Europe et en Afrique .
3. Corriger les Déséquilibres : Vers une Souveraineté Éclairée
Pour éviter les écueils du passé (dépendance, asymétrie des contrats), le Sénégal mise sur :
– Une gouvernance transparente : Audits des contrats pétroliers et réforme fiscale pour élargir l’assiette fiscale .
Financements innovants* : Mobilisation de la diaspora (3 milliards €/an) et recours aux marchés régionaux .
Équilibre commercial : Développement de filières locales (acier, agroalimentaire) pour réduire le déficit commercial (4 000 milliards FCFA en 2023) .
4. Le Séminaire de Juin 2025 : Une Fenêtre d’Opportunité
Ce rendez-vous doit acter :
1. Un plan d’investissements ciblés : Prioriser les industries sidérurgiques et agroalimentaires, comme le recommande Sun Tzu : « Ne divisez jamais vos forces » .
2. Une coopération sécuritaire et migratoire : Lutter contre l’émigration clandestine via des emplois locaux .
3. Un dialogue sur la dette : Rééchelonnement ou conversion en investissements (modèle “debt-for-climate”).
En conclusion ,
La relance de l’axe Paris-Dakar n’est pas un choix, mais une nécessité stratégique. Dans un esprit de respect mutuel, elle permettra au Sénégal de concilier souveraineté et ouverture, tout en offrant à la France un rôle clé dans l’émergence d’un hub économique ouest-africain. Comme le souligne Ahmadou Aly Mbaye (FASEG/UCAD), « la transformation structurelle promise nécessite des partenariats équilibrés » . Le séminaire de juin 2025 sera le test décisif de cette volonté commune.
Sources : Rapports du Trésor français et les documents de la Vision Sénégal 2050*.
NB, cet article s’appuie sur des données vérifiées au 27 avril 2025.
Dr. Seydina Oumar Seye.
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