Donald Trump, qui a opéré un revirement spectaculaire mercredi en suspendant provisoirement des droits de douane colossaux imposés à de nombreux partenaires commerciaux des Etats-Unis, n’en est pas à son premier changement de cap en tant que président.
Avortement, Tiktok, Covid, politique étrangère: voici d’autres dossiers sur lesquels le président républicain a opéré des pivots significatifs.
– Constante inconstance sur l’avortement –
Sur la question du droit à l’avortement, épineuse aux Etats-Unis, Donald Trump a pris des positions changeantes et ambigües ces 25 dernières années, se disant d’abord favorable « au choix », avant de devenir l’un des présidents américains les plus conservateurs de l’histoire en la matière.
« Je suis fortement pour le choix », déclare-t-il en 1999, se disant opposé à l’interdiction de l’avortement, mais en confessant qu’il « déteste le concept d’avortement et tout ce qu’il représente ».
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Cependant, lors de sa campagne présidentielle de 2016, il courtise les voix des chrétiens évangéliques, en grande partie opposés à l’interruption volontaire de grossesse, en appelant à « une certaine forme de punition » pour les femmes voulant avorter.
Depuis l’annulation en 2022 de la garantie fédérale du droit à avorter par la Cour suprême américaine, dont Donald Trump fut l’architecte, chaque Etat américain a retrouvé la liberté de légiférer sur le sujet.
Le républicain a semblé pendant sa dernière campagne écarter la possibilité d’une interdiction de l’IVG à l’échelle nationale, en renvoyant cette responsabilité aux Etats.
– TikTok, de la haine à l’amour –
A l’été 2020, vers la fin de son premier mandat, Donald Trump tente, en vain, de bannir le réseau social TikTok des Etats-Unis, accusant la populaire plateforme de siphonner les données des utilisateurs américains au profit de Pékin.
« Nous aimons TikTok. Je vais sauver TikTok », déclare-t-il a contrario pendant sa campagne électorale en juin 2024. De retour au pouvoir, il crée un fonds souverain américain, citant TikTok comme exemple potentiel d’acquisition.
La maison-mère chinoise de la plateforme, Bytedance a désormais jusqu’au 19 juin pour céder la version américaine de son application, menacée d’interdiction aux Etats-Unis par une loi promulguée sous Joe Biden.
– Flou pendant le Covid –
Lorsque la pandémie arrive aux Etats-Unis début 2020, Donald Trump minimise sa dangerosité et moque les mesures sanitaires pour lutter contre sa propagation.
Mais après avoir été lui même infecté et hospitalisé, il se fait vacciner en janvier 2021, juste avant son départ de la Maison Blanche, encourageant ses sympathisants à faire de même en dépit de leurs fréquentes réticences.
– Valse de conseillers –
Pendant le premier mandat de Trump, les départs incessants de ministres, conseillers ou stratèges ont tenu en haleine les observateurs de la Maison Blanche, illustrant les changements de cap fréquents de l’ex-magnat.
Pour ne citer que quelques exemples: l’ancien PDG d’ExxonMobil Rex Tillerson a ainsi été limogé de son poste de chef de la diplomatie en mars 2018 après des mois de tensions avec Donald Trump.
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Le conseiller à la sécurité nationale, John Bolton, subit le même sort en septembre 2019. Il a depuis présenté dans un livre son ancien patron comme obnubilé par sa seule réélection et « inapte » à diriger la première puissance mondiale.
– Chaud/froid sur la Chine –
Pendant sa campagne de 2016, M. Trump s’était engagé à mettre la Chine à l’index dès le « premier jour » de sa présidence, en désignant Pékin comme un pays « manipulateur de devises ».
Quelques mois après son investiture, en avril 2017, il reçoit son homologue chinois Xi Jinping dans sa résidence de Mar-a-Lago, en Floride, et affirme dans la foulée que « (les Chinois) ne manipulent pas leur monnaie ».
De retour au pouvoir, il refait de la Chine le premier pays dans son collimateur pour l’imposition de droits de douane.
– Russie, en dents de scie –
Sur les relations avec la Russie, Donald Trump a enchaîné les déclarations souvent contradictoires.
Lors de sa première campagne présidentielle, il prône de meilleures relations avec Moscou. Mais les accusations d’ingérence de Moscou en sa faveur pendant cette campagne – qu’il a toujours démenties – vont entraver cette volonté. Tout comme les frappes américaines en avril 2017 contre une base aérienne du régime syrien de Bachar al-Assad, soutenu par Moscou.
Depuis son retour au pouvoir, Donald Trump a opéré un rapprochement inédit avec Vladimir Poutine, en l’appelant mi-février dans une tentative de mettre fin à la guerre en Ukraine, à la surprise générale.
Mais depuis, le locataire de la Maison Blanche s’est aussi dit « très énervé, furieux » contre le président russe, accusé de retarder toute possibilité de cessez-le-feu.
Source : Agence France-Presse

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