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Pauvreté au Rwanda : Un rapport de l’ONU appelle à l’équité

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Le Rwanda, pays loué pour son « miracle » économique depuis le génocide des Tutsi de 1994, doit mieux répartir richesse et développement dans sa population, les habitants des campagnes vivant toujours dans une insondable précarité, a observé vendredi le rapporteur onusien sur l’extrême pauvreté.

« En sept ans seulement, entre 2017 et 2024, le Rwanda a permis à environ 1,5 million de personnes – sur une population totale de 14 millions d’habitants – de sortir de la pauvreté. C’est une avancée majeure », a salué dans un communiqué Olivier De Schutter, le rapporteur onusien sur l’extrême pauvreté, qui pointe toutefois sa « persistance » dans les campagnes.

Bien que le pourcentage de la population dite « en pauvreté » a chuté sur cette même période de 39,8% à 27,4%, « on peut dire que la pauvreté, c’est très largement un phénomène rural avec 80% des Rwandais vivant dans la pauvreté dans les zones rurales », explique-t-il depuis Kigali lors d’un entretien téléphonique avec l’AFP.

– Malnutrition au Rwanda –

Le Rwanda, dont l’économie se veut de plus en plus axée sur les services – Kigali investissant notamment dans le tourisme, les nouvelles technologies ou encore l’événementiel -, connaît parallèlement dans ses campagnes des taux de malnutrition infantile « très élevés », explique M. De Schutter.

Quelque 23% de la population rwandaise est considérée comme mal-nourrie, peut-on lire dans son rapport de fin de mission au Rwanda publié vendredi par le Conseil des droits humains de l’ONU.

« Ce miracle rwandais est une réalité pour une partie de la population, une élite urbaine largement anglophone qui a vu les opportunités augmenter et qui bénéficie de ce progrès de manière assez spectaculaire », note le rapporteur onusien.

Kigali a annoncé vouloir intégrer le club des pays à revenus intermédiaires d’ici à 2035, mais « le pays peine à installer un croissance inclusive », la transformation de son économie ayant tendance à « profiter aux travailleurs les plus instruits, ce qui creuse les inégalités », observait également récemment la Banque mondiale.

La capitale seule contribue à 41% du PIB du pays, selon des données gouvernementales.

– « Subsistance minimale » –

Le Rwanda est dirigé par Paul Kagame depuis 2000, quand cet ancien chef militaire tutsi est devenu président. Six ans plus tôt, le génocide perpétré par le régime hutu au pouvoir avait fait, selon l’ONU, environ 800.000 morts entre avril et juillet 1994.

L’écrasante majorité des victimes était issue de la minorité tutsi. Le Front patriotique rwandais (FPR) de M. Kagame, qui y a mis un terme, a depuis largement communiqué sur ses réussites, tant sociétales qu’économiques.

Le Rwanda est actuellement critiqué pour son soutien financier et militaire du M23, un groupe armé accusé de violations des droits humains dans l’est de la République démocratique du Congo, dont il contrôle de larges pans depuis une offensive foudroyante en début d’année.

« Enormément de travail reste à faire » à l’intérieur du petit pays d’Afrique des Grands Lacs, selon Olivier De Schutter, qui souligne notamment que les près de 65% de la population employée dans l’agriculture vit avec des moyens de subsistance minimaux, que les centres de santé manquent de médecins compétents et que dans de nombreuses écoles, des classes comptent 59 ou 60 élèves.

« Le gros de la population attend encore de voir les résultats des progrès qui sont ceux que les chiffres macroéconomiques montrent mais qui effectivement n’ont pas encore bénéficié assez aux populations rurales », tranche-t-il.

– Éducation et santé au Rwanda –

Selon le rapport du Conseil des droits humains de l’ONU, la croissance économique du Rwanda a été d’environ 7,5% cette dernière décennie et de plus de 8% annuellement entre 2021 et 2024, une croissance « largement poussée par de substantiels investissements publics ».

Mais cette stratégie ayant « principalement profité à une élite réduite », « le lien entre expansion économique et réduction de la pauvreté s’est affaibli avec le temps », pointe également ce rapport.

Dans un tel contexte, alors que la dette publique atteignait près de 80% du PIB rwandais en janvier 2025, le gouvernement s’est engagé à des coupes budgétaires. Celles-ci ne doivent surtout pas cibler l’éducation et la santé, avertit Olivier De Schutter, pour qui « le Rwanda ne doit pas réduire son déficit sur le dos des pauvres ».

Source : Agence France-Presse

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