DIG / PDG historique de BGFIBank depuis 1996, Henri‑Claude Oyima (69 ans), a été nommé Ministre d’État, chargé de l’Économie, des Finances, de la Dette et des Participations, le 5 mai 2025.
Si son profil de technocrate chevronné suscite l’espoir d’un redressement rapide, le cumul de ses fonctions publiques et privées pose un véritable défi déontologique.
À la tête de BGFIBank depuis plus de quarante ans, Oyima a transformé « sa » banque en un groupe panafricain de premier plan, le leader dans la sous-région Cémac.
Son savoir‑faire dans la renégociation de dettes souveraines et sa solide réputation de négociateur sont perçus comme des atouts majeurs pour stabiliser le budget gabonais et restaurer la confiance des investisseurs internationaux.
Le dilemme du cumul des responsabilités
Le communiqué interne de BGFIBank précisant qu’Henri-Claude Oyima conserve « la supervision du Groupe » a rapidement alimenté les critiques.
À la fois garant de la saine gestion de la banque et responsable des finances de l’État, il se trouve en situation potentielle de conflit d’intérêts, au regard des normes Communauté économique des Etats de l’Afrique Centrale (CEMAC) et de la Constitution gabonaise qui prône une « dévotion exclusive à l’intérêt général ».
Pour lever toute ambiguïté, deux scénarios se dessinent : la délégation effective des prérogatives de PDG à un directeur général adjoint ou la démission pure et simple d’Oyima de ses fonctions bancaires.
Le gouvernement devra rapidement préciser, par décret ou loi organique, le cadre de ce cumul afin de garantir transparence et impartialité.
Surtout qu’avant lui, un autre ministre (Hervé-Patrick Opiangha) avait du céder son portefeuille ministériel pour conflit d’intérêt, dit-on, entre son département et ses affaires privées dans le secteur minier.
La jurisprudence « HPO » va t-elle s’appliquer à « HCO » ?
Des prérogatives à abandonner ?
S’il devrait entièrement et exclusivement se consacrer à sa nouvelle fonction de « Grand argentier de la 5e république », Henri-Claude Oyima devra inévitablement perdre ses prestigieuses fonctions actuelles dans le secteur privé.
Il s’agit notamment de :
Président Directeur général du Groupe BGFIBank
Président des sociétés du Groupe BGFIBank
Président du Conseil d’administration des sociétés Ogar/Ogarvie
Président du Conseil d’administration de la Bourse des Valeurs mobilières d’Afrique centrale (BVMAC)
Président de la Fédération des entreprises du Gabon (FEG)
Président de l’Institut gabonais des Administrateurs (IGA)
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