Niamey, carrefour d’une alliance sécuritaire : un pacte audacieux entre le Niger et l’Iran pour contrer l’insécurité au sahel
Dans la chaleur vibrante de Niamey, un vent de coopération internationale a soufflé ce jeudi 8 mai 2025. Le général Mohamed Toumba, ministre d’État nigérien de l’Intérieur, de la Sécurité Publique et de l’Administration du Territoire, a accueilli une délégation iranienne de haut rang, menée par le général de brigade Ahmad Rezaei Radan, commandant des forces de sécurité de la République islamique d’Iran. Cette rencontre, marquée par des échanges fructueux et la signature d’un protocole d’accord, pose les jalons d’une collaboration ambitieuse entre Niger et l’Iran pour contrer l’insécurité galopante dans le Sahel. À l’heure où le Niger redéfinit ses alliances au sein de l’Alliance des États du Sahel (AES), ce partenariat s’annonce comme un tournant stratégique face aux défis du terrorisme, de la criminalité transfrontalière et du trafic de drogue.
Face aux défis du Sahel : une rencontre de haut rang pour fixer les priorités de la coopération sécuritaire
Dès l’arrivée de la délégation iranienne, le 7 mai, l’atmosphère à Niamey s’est teintée d’une détermination palpable. La séance de travail, ouverte par une audience solennelle, a permis aux deux parties de dévoiler leurs arsenaux sécuritaires respectifs. Côté nigérien, le général Toumba a exposé les défis colossaux auxquels son pays fait face depuis le coup d’État du 26 juillet 2023 : insurrections jihadistes, porosité des frontières et instabilité régionale. Il a également souligné le rôle pivot du Niger au sein de l’AES, cette confédération formée avec le Mali et le Burkina Faso pour contrer les menaces communes loin des influences occidentales.
En écho, le général Radan a présenté l’organigramme des forces iraniennes, réputées pour leur expertise en matière de lutte antiterroriste et de contrôle des flux illicites. Cette transparence mutuelle a jeté les bases d’une coopération ciblée, axée sur des priorités claires : formation des forces nigériennes, partage d’intelligence et renforcement des capacités opérationnelles. Les discussions, d’une rare densité, ont abordé des enjeux cruciaux tels que le trafic de stupéfiants, la grande criminalité et la sécurisation des frontières, des fléaux qui gangrènent le Sahel et au-delà.
Un partenariat concret le Niger et l’Iran qui redessine la géopolitique régionale : formations et échanges en vue
L’accord signé à l’issue de la rencontre ne se contente pas de promesses vagues. Au contraire, il institue un comité d’experts bilatéral, qui se réunira annuellement en alternance entre Niamey et Téhéran, chargé de fluidifier les échanges d’informations via Interpol et de coordonner les actions conformément aux futurs accords bilatéraux. Un engagement fort a également été pris : des éléments de la Police et de la Garde nationale nigériennes bénéficieront de formations spécialisées à l’Université de la Police iranienne, un établissement reconnu pour son excellence en matière de tactiques antiterroristes et de gestion de crises. Ce partenariat, par ailleurs, s’inscrit dans une dynamique plus large.
En effet, depuis la création de l’AES en septembre 2023, le Niger, sous la houlette du général Abdourahamane Tiani, cherche à diversifier ses alliés face au retrait des forces occidentales, notamment françaises et américaines. L’Iran, de son côté, qui a intensifié sa présence diplomatique au Sahel depuis 2023, voit dans cette coopération une opportunité de consolider son influence en Afrique, tout en partageant son savoir-faire sécuritaire forgé dans des contextes de haute tension. Des sources régionales indiquent que Téhéran, déjà engagé auprès du Mali et du Burkina Faso, ambitionne de devenir un acteur clé dans la lutte contre l’insécurité sahélienne, en complément de partenaires tels que la Russie.
Perspectives et interrogations : bénéfices attendus pour le Niger et défis potentiels de cette alliance inédite
La rencontre s’est conclue sur une note de fraternité, matérialisée par un échange de cadeaux symboliques entre les deux délégations, un geste qui scelle l’amitié naissante entre Niamey et Téhéran. Mais au-delà des symboles, ce protocole d’accord ouvre des perspectives concrètes. En formant ses forces aux méthodes iraniennes, le Niger espère renforcer sa résilience face aux groupes armés qui sévissent dans la région du Liptako-Gourma, où les attaques jihadistes ont fait des milliers de victimes ces dernières années.
Le partage d’informations, quant à lui, pourrait entraver les réseaux de trafiquants qui exploitent la porosité des frontières sahéliennes. Cependant, ce rapprochement ne va pas sans interrogations. L’Iran, en effet, souvent critiqué pour ses méthodes répressives en interne, pourrait susciter des réserves parmi les partenaires traditionnels du Niger. De plus, l’intégration de ce partenariat dans le cadre de l’AES devra être harmonisée avec les ambitions du Mali et du Burkina Faso, eux-mêmes en quête de nouvelles alliances. Malgré ces défis, l’engagement des deux nations témoigne d’une volonté commune de redéfinir les paradigmes de la sécurité régionale.
Un pas majeur vers la souveraineté : Niamey redéfinit sa sécurité face aux tempêtes du Sahel
En scellant ce pacte, le Niger affirme sa détermination à reprendre en main son destin sécuritaire, loin des schémas imposés par les anciennes puissances coloniales. L’Iran, de son côté, consolide son rôle d’acteur incontournable dans un Sahel en pleine recomposition géopolitique. Alors que les drapeaux nigérien et iranien flottent côte à côte à Niamey, cette rencontre marque un jalon dans la lutte contre l’insécurité, portée par une vision audacieuse : celle d’une région souveraine, unie et résiliente face aux tempêtes du terrorisme et de la criminalité.
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