La capitale nigérienne, Niamey, s’est parée d’une aura particulière, accueillant la cérémonie d’ouverture de la 70ᵉ session ordinaire du Conseil des Ministres de la Commission du Bassin du Lac Tchad (CBLT). Dans une salle où les drapeaux des nations membres dansaient au gré d’une brise symbolique, le ministre des Mines du Niger, le Commissaire Colonel Abarchi Ousmane, a marqué de sa présence cet événement, point d’orgue d’une volonté collective de préserver un trésor vital : le lac Tchad. Face aux défis climatiques et sécuritaires qui étreignent la région, cette rencontre s’annonce comme une charnière pour l’avenir de millions d’âmes liées à ce bassin.
Un rendez-vous au cœur des enjeux vitaux
La CBLT, née en 1964 sous l’impulsion du Niger, du Tchad, du Cameroun et du Nigeria, rejoints plus tard par la République centrafricaine et la Libye comme observateurs, porte depuis six décennies la mission de veiller sur les ressources du lac Tchad, une étendue d’eau qui irrigue la vie de près de 40 millions de personnes. Ce jeudi, les ministres des pays membres, flanqués de leurs délégations, se sont rassemblés sous les plafonds du Palais des Congrès de Niamey pour débattre des stratégies capables de juguler la récession du lac, les tensions transfrontalières et les pressions démographiques qui pèsent sur cet écosystème fragile.
Par ailleurs, le Colonel Abarchi Ousmane, figure emblématique de la gouvernance nigérienne, n’a pas manqué de souligner l’importance de cette session. « Le lac Tchad n’est pas qu’une étendue d’eau : c’est le sang qui coule dans les veines de nos peuples », a-t-il déclaré lors de son discours d’ouverture, sa voix résonnant comme un appel à l’unité. Sa participation, au-delà d’un rôle protocolaire, reflète l’engagement du Niger à peser dans les décisions qui façonneront la gestion durable de cette ressource partagée.
Une mosaïque de défis à démêler la 70ᵉ session du CBLT
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : depuis les années 1960, le lac a perdu près de 90 % de sa superficie, passant de 25 000 km² à moins de 2 500 km² aujourd’hui, victime d’une pluviométrie capricieuse et d’une exploitation humaine galopante. À cela s’ajoutent les secousses sécuritaires, avec des groupes armés comme Boko Haram qui prospèrent dans les zones lacustres, rendant l’accès à l’eau et aux terres encore plus périlleux. La 70ᵉ session, qui s’étend sur deux jours, ambitionne de poser des jalons concrets : renforcer la coopération régionale, financer des projets de résilience climatique et harmoniser les politiques nationales pour une gestion équitable des ressources.
Les débats, qui ont débuté sous le regard attentif des experts de la CBLT, portent notamment sur le projet de transfert d’eau depuis le bassin du fleuve Congo-Oubangui, une idée audacieuse, mais coûteuse, évaluée à plusieurs milliards de dollars. Si elle voyait le jour, cette initiative pourrait redonner vie au lac, mais les ministres devront trancher entre utopie et pragmatisme, dans un contexte dans lequel les bailleurs internationaux, comme la Banque mondiale ou l’Union africaine, scrutent chaque pas.
Le Niger, une voix qui monte
Pour le Colonel Abarchi Ousmane, cette session est aussi une tribune. Ministre des Mines depuis la transition militaire, il s’est illustré ces derniers mois par une politique audacieuse, notamment dans la gestion des ressources uranifères du pays, pivotant vers des partenariats avec la Russie et d’autres acteurs non traditionnels. Sa présence à cette cérémonie dépasse son portefeuille minier : elle incarne la volonté du Niger de s’affirmer comme un acteur régional, un pont entre les nations du Sahel et du bassin tchadien. « Nous ne pouvons prospérer seuls quand nos voisins suffoquent », a-t-il glissé, esquissant un sourire qui trahissait une détermination froide.
Le choix de Niamey comme hôte n’est pas anodin. Le Niger, qui abrite le siège de la CBLT depuis sa création, reste un pilier historique de l’organisation. Cette 70ᵉ session intervient dans un climat de renouveau pour le pays, qui, après des mois de turbulences politiques, cherche à rallumer la flamme de sa crédibilité internationale. L’accueil de cet événement, marqué par une organisation minutieuse des drapeaux impeccablement alignés aux mesures de sécurité discrètes, mais efficaces, traduit cette ambition.
La 70ᵉ session du CBLT: Vers un souffle commun ?
Alors que le soleil disparaissait derrière les dunes de Niamey, les premiers échanges révélaient une détermination à passer rapidement à l’action. Les ministres, ayant déjà participé à des sessions précédentes, étaient conscients de l’importance du temps. Les communautés du lac (pêcheurs, éleveurs, agriculteurs) attendent des actes, pas des promesses soufflées dans le vent.
La 70ᵉ session du Conseil des Ministres de la CBLT, sous l’impulsion du Colonel Abarchi Ousmane et de ses pairs, pourrait bien marquer un tournant. Pas de déclarations grandiloquentes pour l’instant, mais une tension palpable : celle d’un continent qui, autour d’un lac en sursis, cherche à réinventer son destin. À Niamey, l’histoire ne s’est pas encore écrite, mais elle a pris un élan qui, demain, pourrait changer la donne.
Crédito: Link de origem