Niamey, 23 Mai (ANP)- Au total 470 personnes ont été interpellées à Niamey en quatre (04) mois de fonctionnement de la brigade des mœurs, dont 363 personnes pour incitation à la débauche ; 102 personnes pour consommation et vente de la chicha ; 5 autres pour outrage public à la pudeur au cours des interventions de la Brigade des mœurs, a fait savoir la commissaire principale, Zouwera Hassane Haousseyzé, cheffe de la division de la protection des mineurs et des femmes.
Les opérations ont permis la collecte d’amende forfaitaire de trois millions six cent quatre-vingt-neuf mille (3.689.000) francs CFA du 1er décembre 2024 au 31 mars 2025 » et la saisie des divers produits et objets.
« Au total, 7.200 produits et accessoires de chicha ont été saisis et incinérés par la Brigade des mœurs, dont deux mille deux cent vingt-neuf pipettes, six cent cinquante-neuf appareils chicha, cent quarante-huit paquets d’aluminium, quatre cent cinquante-quatre têtes de chicha, sept cent cinquante-six tuyaux, deux mille sept cent dix produits de chicha, cent quatre-vingt-trois jackpots, cinquante-sept pinceaux, un fourneau et trois ciseaux saisis. », a detaillé la gradée de la police.
« Il est important de relever aussi que parmi les personnes interpellées sur la voie publique pour racolage et incitation à la débauche, certaines sont déclarées séropositives après examen. Il s’agit d’une question de santé publique, d’où l’utilité de le notifier afin d’attirer le public à la prudence, a fait observer la commissaire.
Précisant que des saisies incidentes de produits stupéfiants ont aussi été faites par la Brigade des mœurs. Ces produits sont mis à la disposition de l’Office Central pour la Répression du Trafic Illicite des Stupéfiants (OCRTIS). »
« Nous pouvons vous dire que la Brigade des mœurs arrive à accomplir ses différentes missions avec les moyens mis à sa disposition. Sur le terrain, les éléments peuvent être confrontés à des situations d’outrage à l’agent dans l’exercice de ses fonctions. Ces situations sont assez rapidement gérées », a-t-elle souligné.
La responsable de la police fait savoir que la mission principale de la brigade est la protection des personnes, des biens et des institutions et ses actions sont encadrées par la loi dans le respect des droits des citoyens.
Ajoutant que ‘’Nous sommes en train de travailler conformément à la mission qui nous a été assignée par les textes. À cet effet, chacun doit apporter sa pierre à l’édifice et Nous lançons un appel aux citoyens pour une collaboration avec les FDS dans l’objectif de l’intérêt général qui est la sauvegarde de nos mœurs et valeurs, gage d’une société sereine et prospère ».
Dans le même cadre, Mme Abdrahamane Nana Djoubie Harouna Matty, Directrice exécutive de Darul Mar’a, une maison œuvrant pour la promotion de la femme, déclare que « En tant que femme, je tiens à exprimer ma satisfaction quant à cette initiative des autorités qui constitue un acte salutaire et un soulagement pour nous toutes. Aujourd’hui, plus que jamais, il est essentiel de renforcer tout ce qui touche à notre identité, notre dignité ainsi qu’à la protection de nos cultures et de nos valeurs. »
« L’un des défis majeurs auxquels nous faisons face est le manque de sensibilisation, notamment auprès de notre jeunesse. Il existe pourtant de nombreux réseaux d’associations, d’ONG et de groupements engagés dans cette cause. Bien que notre structure n’ait pas de lien direct avec ces derniers, nous collaborons avec certains acteurs qui, lors des assises ou assemblées générales, font remonter les besoins identifiés sur le terrain afin de trouver ensemble des solutions adaptées », a fait savoir la responsable associative.
Parmi les principales causes de la débauche, a-t-elle expliqué « on peut citer l’ignorance, la pauvreté, le chômage et l’influence des tendances modernes. Malheureusement, notre société n’a pas été suffisamment préparée à l’ouverture sur Internet, ce qui expose les jeunes à des contenus inappropriés. Beaucoup d’enfants s’y réfugient pour s’informer et se cultiver, mais souvent de manière négative, sans que leurs parents en aient conscience. Ainsi, la délinquance s’installe parfois directement au sein de nos foyers. »
Afin de garantir l’efficacité des mesures mises en place, « il est primordial de revoir la politique nationale en matière de promotion de la femme, en valorisant davantage son rôle et son image dans la société. Cela passe aussi par l’implication de multiples acteurs et l’adaptation du système éducatif, en intégrant des contenus spécifiques à destination des enfants pour mieux les sensibiliser. »
Mme Nana Djoubie a confié que « Notre structure, Darul Mar’a, œuvre déjà dans ce sens à travers des actions de reconversion, de réinsertion socioprofessionnelle, d’éducation et de sensibilisation. Il est crucial de proposer des alternatives aux jeunes, car interdire quelque chose sans offrir d’autres perspectives ne suffit pas. De nombreux efforts restent à fournir, notamment en matière de mentalité et de mode de vie au sein de notre société. »
« Enfin, bien que cette Brigade des mœurs ne soit qu’un élément parmi d’autres, elle joue un rôle important dans la communauté. Son efficacité dépendra des politiques et des moyens mis à sa disposition, mais elle constitue indéniablement un atout. Nous remercions ainsi la ville de Niamey pour cette initiative, qui, malgré les défis, commence déjà à porter ses fruits. » a-t-elle enfin relevé.
La ville de Niamey connaît une recrudescence des comportements déviants dans certains espaces publics et quartiers réputés pour la débauche durant ces dernières années, note-t-on.
Au nombre de ces pratiques, la vente et la consommation de stupéfiants y prennent de l’ampleur, notamment dans des lieux de divertissement comme la place Anoutab devant Niger Telecom, le rond-point Sixième, la route reliant le rond-point Telwa au rond-point Francophonie ou la prostitution et autres comportements déviants s’y développent.
Face à cette situation jugée préoccupante, le gouverneur de la région de Niamey a mis en place une Brigade des mœurs chargée de lutter contre ces fléaux le 29 octobre 2024.
Plusieurs campagnes de sensibilisation ont été menées dans la ville de Niamey par la police nationale sous le commandement de la commissaire principale Zouwera Hassane Haousseyzé, cheffe de la division de la protection des mineurs et des femmes avant de procéder à des interpellations dans ces zones et dans toute la ville.
La Brigade des mœurs est chargée de lutter contre tous les comportements contraires aux bonnes mœurs, tels que l’incitation à la débauche, l’outrage public à la pudeur, le racolage et toute action jugée indécente dans les espaces publics. L’objectif étant de lutter contre la dépravation des mœurs.
La brigade agit afin d’assainir la ville de Niamey et intervient à travers des patrouilles motorisées, de jour comme de nuit.
Placée sous la responsabilité du Gouverneur de la Région de Niamey, elle regroupe les représentants de quatre (04) Forces de Défense et de Sécurité (la Police Nationale, la Gendarmerie Nationale, la Garde Nationale du Niger et les Sapeurs-Pompiers).
Pour la commissaire principale de la police nationale, Zouwera Hassane Haousseyzé « la décision de la création de la Brigade des mœurs par le Gouverneur de la région de Niamey, le Général de Brigade Assoumane Abdou Harouna, fait suite à un constat alarmant : la ville de Niamey est confrontée à une recrudescence de comportements déviants, notamment le racolage, l’incitation à la débauche, l’outrage public à la pudeur, qui nuisent à la tranquillité et à la sécurité des citoyens. Ces comportements entravent nos mœurs et valeurs, et exposent les jeunes à la délinquance. C’est dans cette optique que le Gouverneur de la région de Niamey a décidé de créer cette brigade afin de pallier le problème et d’assurer une protection effective des jeunes dans la ville de Niamey. »
MAY/CA/ANP 0146 Mai 2025
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