Niger : une campagne de vaccination éclaire la voie contre la méningite à Dogondoutchi et à Zinder
Zinder, 14 mai 2025 — Dans les ruelles animées de Dogondoutchi et de Zinder, un vent d’espoir souffle depuis hier. C’est dans ces conditions qu’une campagne de vaccination d’envergure contre la méningite, cette maladie insidieuse qui menace les communautés de la « ceinture de la méningite » africaine, se déploie sous l’impulsion d’une alliance internationale d’une puissance rare. Menée en partenariat avec l’UNICEF Niger, Gavi, l’Alliance pour les vaccins et l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), cette opération, orchestrée par le ministère nigérien de la Santé Publique, vise à protéger plus de 800 000 personnes âgées de 1 à 29 ans. Durant cette semaine cruciale, jusqu’au 19 mai, les districts sanitaires de Dogondoutchi (région de Dosso) et de Zinder (région de Zinder) vibrent d’une énergie collective, portée par la promesse d’un avenir plus sûr.
La méningite frappe, le Niger riposte : le vaccin Men5CV, arme de choix contre l’épidémie
Mais quelle menace justifie une telle mobilisation ? La méningite, infection redoutable des membranes entourant le cerveau et la moelle épinière, frappe durement le Niger, particulièrement durant la saison sèche, de décembre à juin, lorsque la poussière et l’aridité exacerbent sa propagation. En 2025, Dogondoutchi et Zinder ont franchi le seuil épidémique, enregistrant des flambées inquiétantes de méningocoques, notamment des souches C et W. À l’échelle nationale, selon l’OMS, le pays a rapporté plus de 5 500 cas suspects et près de 300 décès dans 22 régions au premier trimestre 2025, un signal d’alarme qui a galvanisé l’action.
Face à cette urgence, le ministère de la Santé, appuyé par ses partenaires, a mobilisé le vaccin pentavalent Men5CV, une arme révolutionnaire capable de protéger contre cinq souches majeures de méningite. Financé par le stock mondial de Gavi et distribué via l’UNICEF, ce vaccin, préqualifié par l’OMS en 2023, a déjà prouvé son efficacité au Nigeria, où il a stoppé net une épidémie similaire en avril 2025. Fort de cette preuve d’efficacité, ce vaccin est désormais déployé au Niger. À Dogondoutchi et Zinder, la campagne cible ainsi les 1 à 29 ans, la tranche d’âge la plus vulnérable, avec l’objectif clair d’endiguer l’épidémie avant qu’elle ne s’étende davantage.
Au cœur de la campagne : logistique et mobilisation, clés du succès sur le terrain
Derrière le déploiement de ce vaccin révolutionnaire se cache une mobilisation exemplaire. L’opération, d’une précision chirurgicale, repose sur une logistique impressionnante. Des équipes de vaccinateurs, soutenues par des volontaires communautaires, sillonnent les quartiers, les écoles et les marchés, seringues en main et messages d’espoir en bandoulière. L’UNICEF a fourni des équipements de chaîne de froid pour garantir la viabilité des doses, tandis que l’OMS a formé des agents de santé pour optimiser la couverture vaccinale. Gavi, fidèle à sa mission de vacciner plus de la moitié des enfants du monde, a financé l’approvisionnement, s’appuyant sur son stock mondial qui a déjà distribué 34 millions de doses à 16 pays depuis 2009.
Mais au-delà de la logistique impressionnante, la mobilisation communautaire est essentielle au succès. À Zinder, ville au riche patrimoine culturel, et à Dogondoutchi, carrefour commercial, l’engagement local est au cœur de l’action. Les leaders traditionnels et religieux, véritables piliers de la société, exhortent les familles à participer, dissipant les craintes et les rumeurs. L’impact de cette mobilisation se mesure au quotidien. « Cette campagne est une bénédiction pour nos enfants », confie Aïssa, une mère de famille à Dogondoutchi, dont le sourire traduit un soulagement palpable.
Vers un Niger sans méningite : une campagne qui s’inscrit dans un objectif mondial ambitieux
Cette campagne, bien qu’urgente, ne constitue pas une fin en soi ; elle s’inscrit dans une vision plus large : celle de l’élimination de la méningite d’ici à 2030, un objectif ambitieux porté par l’OMS et Gavi. Le Niger, situé au cœur de la ceinture de la méningite qui s’étend de l’Éthiopie au Sénégal, a déjà bénéficié de campagnes historiques, comme celle du vaccin MenAfriVac en 2010, qui a éradiqué la souche A dans la région. Le Men5CV, plus large dans sa portée, promet de repousser encore les frontières de la maladie, réduisant le fardeau des épidémies saisonnières qui coûtent des vies et paralysent les systèmes de santé.
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