Niamey : Le Ministre Adji Ali Salatou insuffle un nouvel élan aux médias publics nigériens
Niamey, 28 mai 2025 – Dans les couloirs vibrants de la Voix du Sahel et de la Télévision nationale du Niger (RTN), le ministre de la Communication et des Nouvelles Technologies de l’Information, Adji Ali Salatou, a effectué, le mardi 27 mai, une visite empreinte de détermination. Accompagné d’une délégation de son Ministère, ce technocrate aguerri, nommé en avril 2025, a exploré les arcanes de ces institutions phares, posant les jalons d’une refondation ambitieuse des médias publics nigériens. Cette immersion, loin d’être protocolaire, traduit une volonté affirmée de redynamiser un secteur stratégique pour la souveraineté informationnelle du pays.
Plongée au cœur des défis : quand les médias publics luttent pour leur modernisation.
La visite a débuté à la Voix du Sahel, bastion radiophonique créé en 1958 sous le nom de Radio Niger et rebaptisé en 1974. Accueilli par la directrice Binta Mamoudou, le Ministre a découvert une rédaction animée par une équipe restreinte, mais dévouée : quatre journalistes titulaires, quatorze contractuels et quatre stagiaires. Le rédacteur en chef a exposé sans détours les écueils rencontrés, notamment le manque de moyens techniques et humains pour couvrir un territoire aussi vaste que le Niger.
La salle des archives, où 2 969 des 3 815 bandes ont été numérisées, témoigne d’un effort de préservation du patrimoine sonore, mais également d’un besoin criant de modernisation. Le ministre a également visité le studio, la cabine de diffusion et la salle des serveurs, avant de s’attarder sur le projet de Radio Jeunesse Sahel, futur relais de la Radio AES, symbole d’une ambition régionale portée par l’Alliance des États du Sahel.
À la RTN, sous la conduite du directeur général Abdoulaye Coulibaly, M. Salatou a exploré une rédaction tout aussi dynamique, composée de huit titulaires, dix-huit collaborateurs et quatre stagiaires. Les studios, régies et cars de retransmission, bien que fonctionnels, souffrent d’un sous-équipement chronique, un point soulevé lors d’une rencontre conclusive avec les responsables. Coulibaly a plaidé pour la titularisation de 92 cadres, dont le recrutement, suspendu par les autorités, reste en attente. En outre, il a aussi déploré l’absence de budget approuvé pour 2025, forçant la RTN à opérer sur un régime de douzièmes provisoires, limitant les investissements nécessaires à sa modernisation.
Le Ministre Adji : une vision ambitieuse pour l’avenir des médias nigériens
Face à ces défis pressants, le Ministre Salatou, fort de son expérience à la tête de l’Agence Nationale pour la Société de l’Information (ANSI), a esquissé une feuille de route audacieuse. Il a annoncé la création prochaine d’un comité chargé d’élaborer une stratégie nationale de communication, impliquant toutes les institutions de l’État et visant une synergie accrue. « Le capital humain est notre priorité », a-t-il affirmé, promettant un renforcement des capacités et une résolution progressive des questions de recrutement. Sur le plan budgétaire, il a rassuré les équipes en confirmant des discussions en cours avec le Ministre délégué, tout en prônant une mutualisation des ressources pour optimiser les financements.
Cette visite intervient dans un contexte de refondation nationale, impulsée par le Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP) après le coup d’État de juillet 2023. Les médias publics, avec un budget annuel d’environ 2 millions de dollars, dont 70 % proviennent de subventions étatiques, jouent un rôle clé dans cette dynamique. La Voix du Sahel, émettant en huit langues dont le haoussa, le tamasheq et le kanouri, et la RTN, avec ses chaînes Télé Sahel et Tal TV, sont des vecteurs essentiels de cohésion nationale et de lutte contre la désinformation.
Un élan numérique et régional pour la souveraineté de l’information
L’engagement de M. Salatou s’inscrit dans une vision plus large, où le numérique devient un levier de transformation. Lors d’une rencontre récente avec des cadres, il avait appelé à une communication transparente et collaborative, un credo qu’il a réitéré à la RTN. Son expérience à l’ANSI, où il a piloté des projets comme le Système Intégré de Gestion des Ressources Humaines de la Garde Nationale, témoigne de sa capacité à innover. Par ailleurs, la future Radio AES, évoquée lors de la visite, s’aligne sur les ambitions de l’Alliance des États du Sahel, qui planifie une plateforme numérique commune pour contrer les narratifs extérieurs.
La promesse d’excellence : des médias au service d’une nation en marche
En quittant les locaux de la Voix du Sahel et de la RTN, le Ministre a laissé derrière lui un message d’optimisme pragmatique. « Nous mettrons les moyens et les talents dans des conditions optimales », a-t-il promis, appelant à une synergie qui transcende les contraintes actuelles. Alors que le Niger ambitionne de connecter 1 200 localités rurales d’ici à 2026 via l’initiative Smart Villages, les médias publics, revitalisés, pourraient devenir les porte-voix d’un pays en marche vers la souveraineté et la modernité.
En somme, cette visite, bien plus qu’un symbole, marque le début d’un chantier ambitieux : faire des médias nigériens des sentinelles de la vérité, des artisans de l’unité et des acteurs d’un avenir numérique inclusif.
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