
Ce que pense Moïse Timtchueng, Agrégé de droit privé, enseignant à l’Université de Dschang. Par rapport à l’adhésion de Me Tsapy Joseph Lavoisier au Mrc.
Me Tsapy Joseph Lavoisier et plusieurs conseillers municipaux ont rejoint le mouvement pour la renaissance du Cameroun. Quel est le sens à donner à cette transhumance politique ? Cette adhésion peut-elle avoir des implications sur la présidentielle de 2025 ?
Pour Moïse Timtchueng, Agrégé de droit privé, enseignant à l’Université de Dschang. « Ces adhésions au MRC, par des élus en fonction, ont une implication décisive sur le scrutin présidentiel à venir ». En effet, jusqu’ici, poursuit-il. Les débats politiques animés par des communicateurs du RDPC ont souvent consisté à dire que le Professeur Maurice Kamto, candidat déclaré du MRC et soutenu par l’APC. Ne pourrait pas valablement candidater à ladite élection.
Pourtant, pense l’agrégé de droit. Les modalités de présentation des candidatures à l’élection présidentielle sont bien définies à l’article 121 du Code électoral. D’après ce texte, explicite-t-il, on peut premièrement se présenter en candidat indépendant. En réunissant 300 signatures à raison de 30 par région des 12 145 personnalités citées. A savoir 100 sénateurs, 180 députés, 900 conseillers régionaux, 10 626 conseillers municipaux. 79 chefs traditionnels de premier degré et 260 membres des chambres consulaires.
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KAMTO, un choix triple
Selon lui, rien n’empêche le Professeur Kamto de réunir ces signatures. « Deuxièmement, on peut être investi par un parti disposant d’au moins un élu. Cette deuxième modalité offre au Professeur KAMTO un choix triple : il peut d’abord être investi par un des partis de l’APC ayant pris part, avec succès, au double scrutin de 2020 ; il peut en outre obtenir l’investiture de plusieurs partis solitaires ayant des élus depuis 2020 dont certains lui ont déjà fait l’offre de faire porter sa candidature par leur formation politique ; il peut enfin se faire investir par le MRC », explique l’agrégé de droit.
Qui souligne que, relativement à cette dernière option, l’adhésion de plusieurs élus locaux, comme c’est le cas avec les conseillers municipaux de Bafoussam 1er, habilite le MRC à investir lui-même le Professeur Maurice KAMTO, si tel est son choix. « En effet, de par l’article 121 du Code électoral, pour investir un candidat sans avoir à passer par les 300 signatures, il suffit qu’un parti soit représenté au parlement, dans un conseiller régional ou municipal », explique-t-il.
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Lui qui pense que, dans cette logique, il est d’une cruelle stupidité, de soutenir qu’un élu exclu du parti qui l’avait, puisse continuer à le représenter alors que tout lien est rompu. De même, affirme-t-il, il faut faire montre d’une mauvaise foi inouïe pour affirmer qu’un élu ayant rejoint une nouvelle formation politique ne la représente pas dans l’instance où il siège pourtant.
Pourtant l’article 15, alinéa 2 de la Constitution déclare expressément à cet égard que l’élu représente la nation toute entière. « Cette seule disposition suffit pour comprendre que, quand bien même il n’aurait pas changé de parti, l’élu représenterait aussi les autres formations politiques existant au jour de son élection », croit savoir Moïse Timtchueng, Agrégé de droit privé, enseignant à l’Université de Dschang.

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