Marchés nigériens : la valse des prix s’accélère, entre flambée de la tomate et chute du citron, selon le SIMA
Sous le ciel changeant de cette fin avril 2025, les étals des marchés nigériens vibrent d’une énergie contrastée. Selon le dernier bulletin du Système d’Informations sur les Marchés Agricoles (SIMA), publié pour la semaine du 23 au 29 avril, les prix des fruits et légumes dessinent un tableau sur lequel hausses et baisses se répondent, reflet des caprices saisonniers et des dynamiques d’approvisionnement. Si la tomate fraîche et le poivron frais caracolent en tête des augmentations, d’autres produits, comme le citron ou la pomme de terre, offrent un répit bienvenu aux ménages. À Niamey, Maradi ou Agadez, chaque kilogramme vendu raconte une histoire de terres, de pluies et d’espoirs.
Flambée rouge et verte : la tomate et le poivron caracolent en tête des hausses
La tomate fraîche, reine des cuisines nigériennes, voit son prix grimper de 17 %, passant de 336 à 394 FCFA/kg. Cette envolée, observée du 23 au 29 avril, s’explique par un recul de l’offre, les récoltes peinant à suivre une demande toujours vive. À Dosso, on la trouve à 150 FCFA/kg, mais à Katako, cœur battant de Niamey, elle atteint 615 FCFA/kg. Le poivron frais, lui, subit une tension similaire : +5 %, avec un prix moyen de 960 FCFA/kg, dopé par une offre insuffisante face à une appétence soutenue.
À Agadez, son coût culmine à 1 750 FCFA/kg, un record qui pèse sur les bourses. La courge, moins flamboyante, mais tout aussi prisée, bondit de 8 % à 263 FCFA/kg, victime d’une raréfaction sur les étals. Ces hausses, loin d’être isolées, s’inscrivent dans une tendance annuelle marquée : +46 % pour le poivron, +41 % pour la courge et +14 % pour la tomate par rapport à 2024.
Un souffle de fraîcheur : citron, pomme de terre et chou en tête des baisses
Mais tous les produits ne suivent pas cette fièvre haussière. Le citron, généreux cette semaine, chute de 11 % à 478 FCFA/kg, porté par une abondance dans les vergers de Maradi (254 FCFA/kg) jusqu’à Agadez (750 FCFA/kg). Une aubaine pour les consommateurs, d’autant que son prix a plongé de 36 % comparé à l’an dernier. La pomme de terre, pilier des repas, s’allège de 4 % à 507 FCFA/kg, grâce à des récoltes robustes inondant les marchés, de Bonkanèye (383 FCFA/kg) à Diffa (1 100 FCFA/kg). Le chou pommé (-6 %, 254 FCFA/kg) et la datte (-4 %, 679 FCFA/kg) suivent cette tendance apaisée, tout comme l’orange (-1 %, 418 FCFA/kg) et la banane (-1 %, 900 FCFA/kg), qui offrent un répit face à l’inflation. Ces baisses, liées à une saisonnalité favorable, contrastent avec des hausses annuelles pour certains, comme le chou (+11 %) ou la datte (+16 %).
Pourquoi cette valse ? Saisonnalité, logistique et facteurs structurels expliquent les variations
Ces fluctuations ne sont pas le fruit du hasard. La saisonnalité, reine des marchés, joue un rôle clé : les tomates et poivrons, en fin de cycle dans certaines régions, se raréfient, tandis que les agrumes et pommes de terre profitent de récoltes abondantes. Les données du SIMA, corroborées par des rapports récents de l’Agence Nigérienne de Presse, soulignent aussi des facteurs structurels : la dépendance aux importations pour certains produits, comme la tomate en saison creuse, et les défis logistiques dans des zones reculées comme Agadez. Comparé à 2024, le marché reste sous pression, avec des produits comme le poivron (+46 %) ou la courge (+41 %) reflétant une inflation persistante, exacerbée par des coûts de transport et des aléas climatiques.
Du marché à l’assiette : comment la valse des prix touche le quotidien des ménages
Pour les Nigériens, ces variations sont plus qu’une question de chiffres : elles touchent le quotidien. Une tomate plus chère, c’est une sauce moins généreuse ; un citron abordable, c’est un thé partagé sous l’arbre à palabres. Le SIMA, en scrutant 80 marchés à travers le pays, met en lumière cet équilibre fragile entre offre, demande et pouvoir d’achat. Si les baisses de prix offrent un souffle d’optimisme, les hausses rappellent la vulnérabilité d’un marché tributaire des saisons et des routes. À l’approche du Ramadan 2026, période de forte consommation, les autorités et les maraîchers devront redoubler d’efforts pour stabiliser les approvisionnements.
Entre abondance et rareté : la saga agricole qui reflète la résilience du Niger
Dans cette valse des prix, le Niger oscille entre abondance et rareté, entre espoirs et contraintes. Sur les marchés, chaque fruit, chaque légume porte en lui le labeur des paysans et les attentes des familles. À l’image d’un pays résilient, les étals de Niamey ou d’Agadez continuent de vibrer, prêts à écrire la prochaine page de cette saga agricole.
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