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L’épidémie de Chikungunya s’intensifie à La Réunion, les autorités annoncent une campagne de vaccination

Sur l’île française de La Réunion, l’épidémie de chikungunya a fait ses premiers morts : deux personnes de 86 et 96 ans sont décédées la semaine dernière. L’Agence régionale de santé a souligné vendredi 21 mars l’urgence de vacciner en priorité les personnes âgées et les adultes atteints d’autres pathologies après l’autorisation par l’Union européenne d’un premier vaccin. Depuis six mois, 8 500 personnes ont contracté ce virus transmis par les moustiques.

Ce n’est pas la première fois que l’île de La Réunion est touchée par cette épidémie : en 2006, date de la précédente, un tiers de la population avait été infecté et 225 personnes avaient trouvé la mort. Pour l’épidémiologiste Antoine Flahault, ce virus est le plus souvent bénin, mais peut-être fatal pour les personnes âgées ou très vulnérables : « Le mot chikungunya en swahili voudrait dire “marcher courbé”. Cela signifie que vous avez des douleurs articulaires telles que vous êtes pratiquement dans l’impossibilité de vous mouvoir pendant quelque temps. »

Découvert en 1952, en Tanzanie, le virus est transmis par les moustiques tigres, qui se sont invités en nombre dans les villes réunionnaises depuis un mois : « Après la faveur du cyclone Garance qui est passé récemment sur l’île et une grande chaleur qui fait que la pullulation du moustique en ce moment s’est multiplié, explique l’épidémiologiste. Mais n’oublions pas que c’est un moustique domestique, c’est-à-dire que c’est nous qui l’élevons sur nos terrasses, dans nos jardins, dans les soucoupes des pots de géranium. C’est un moustique qui est proche des habitations et qui vient piquer d’ailleurs le plus souvent à l’extérieur, pas à l’intérieur des maisons. »

C’est en piquant une personne infectée que le moustique transporte ensuite le virus et le transmet en piquant de nouveau. La propagation est donc très rapide : « Il n’y a pas beaucoup de raisons que les autres îles alentours soient épargnées. C’est un problème qui doit vraiment aujourd’hui concerner l’ensemble des îles de l’océan Indien. »

« Il pourrait y avoir à nouveau une épidémie forte à l’île de La Réunion »

Antoine Flahault rappelle qu’une émergence épidémique est toujours préoccupante : « Actuellement, 1 % des cas est hospitalisé et pratiquement un sur mille décède. Le virus est le plus souvent considéré comme bénigne et n’appelle pas beaucoup de réponses. On arrive actuellement à 3 000 cas par semaine alors qu’en 2006, on avait vu 45 000 cas au pic épidémique dans la semaine. Il pourrait y avoir à nouveau une épidémie forte à l’île de La Réunion, et à ce moment-là, les urgences seront à nouveau engorgées et la mortalité deviendrait en nombre absolu important. Donc une maladie que l’on croit bénigne est toujours une maladie avec laquelle il faut être extrêmement vigilant. »

Selon l’Institut Pasteur, les épidémies de chikungunya, n’ont épargné aucun continent, à l’exception de l’Océanie. Le premier vaccin contre le Chikungunya a été validé à l’automne par l’Union européenne. De fabrication franco-autrichienne, il sera distribué dès le début du mois d’avril aux plus de 65 ans et aux personnes présentant des comorbidités.

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