Libreville, Jeudi 24 Avril 2025 (Infos Gabon) – Tôt le Lundi 21 Avril 2025, le monde catholique et la planète entière se sont réveillés dans l’émoi suite au décès du pape François, né Jorge Mario Bergoglio, juste après la Pâques. Tout un symbole !
Le chantre d’un monde plus juste et d’une Eglise proche de l’humain laisse un héritage colossal qu’il faut préserver. Son appel urbi et orbi lancé en faveur de la paix a valeur d’un testament plus qu’inspirant.
Ce 266ème Pape a été élu le 13 mars 2013, après la renonciation de Benoît XVI. Il laisse derrière lui une empreinte singulière, à la croisée du spirituel et du politique. Son aura en tant qu’un homme de combat, non de croisade ; un pape de proximité, non de palais ; un leader moral dans un monde en quête de repères marquera à jamais les souvenirs bien au-delà de l’univers catholique.
L’église perd un combattant de la foi qui s’est illustré par une pastorale incarnée au service d’une église des pauvres pour les pauvres.
Dès son élection en 2013, le ton est donné : ce pontificat sera celui de l’humilité et de la réforme. Refusant les dorures du Vatican, logeant dans une résidence modeste, multipliant les gestes envers les laissés-pour-compte, François rompt avec l’image monarchique de la papauté. Il veut une Église qui concilie les périphéries existentielles, sociales, géographiques. Son magistère pastoral se veut avant tout incarné : il touche les lépreux, embrasse les réfugiés, prie avec les détenus.
Mais sa vision ne s’arrête pas à l’assistance caritative. Elle est fondamentalement politique, au sens noble du terme : il dénonce “l’économie qui tue”, critique le capitalisme sauvage, plaide pour la justice climatique, et défend une écologie intégrale dans Laudato Si’, publié le 24 mai 2015, l’un de ses textes les plus marquants repris dans la Doctrine sociale de l’Eglise. Il donne une voix à ceux que le système broie.
Le pape et les puissants : le franc-parler diplomatique
Le magistère de François, c’est aussi celui d’un homme qui n’a pas eu peur de regarder les puissants dans les yeux. En 2016, sa passe d’armes à distance avec Donald Trump sur la question des migrants fit date. À la politique de murs du président américain, le pape oppose une théologie des ponts.
“Une personne qui veut construire des murs et non des ponts n’est pas chrétienne”, lâchait-il. Le message était clair : l’Évangile ne peut être instrumentalisée pour justifier la xénophobie.
Sous son impulsion, le Saint-Siège a renforcé sa diplomatie morale, notamment en Afrique, en Amazonie, ou encore sur les questions de paix au Moyen-Orient. François, plus que tout autre pape contemporain, a investi le terrain des luttes planétaires, toujours au nom d’un humanisme radical, enraciné dans la tradition chrétienne mais ouvert aux défis modernes.
Ses phrases choc comme « la guerre est la mère de la pauvreté » ou encore « enlevez vos mains de l’Afrique » continuent de faire écho dans les cercles des pouvoirs.
Un pape connecté à l’intelligence artificielle
Dans un monde en pleine mutation technologique, François ne s’est pas enfermé dans la seule contemplation. Il a compris que l’Église devait parler le langage de son époque pour rester audible.
Sa présence active sur les réseaux sociaux, sa capacité à s’adresser à la jeunesse du numérique, son ouverture aux débats sur l’intelligence artificielle – dont il dénonce les risques éthiques sans ignorer les potentiels – témoignent d’un pontificat attentif aux signes des temps. Il ne s’agit pas de suivre la mode, mais de guider les consciences dans la tempête du progrès.
Son appel à une “Intelligence Artificielle éthique”, humaine et responsable, montre un pontife soucieux d’encadrer les mutations technologiques avec une boussole morale. À l’heure où les algorithmes façonnent nos vies, François interroge : qui est responsable ? Qui décide ? L’humain reste-t-il au centre ? Des questions lourdes, posées avec calme et gravité.
Une Église bousculée, un monde interpellé
Le pape François n’a pas été un pontife de confort. À l’intérieur de l’Église, ses réformes – sur la curie, la synodalité, le regard porté sur les divorcés remariés ou les homosexuels – ont suscité des crispations.
Conservateurs et progressistes ont tour à tour salué ou critiqué un homme jugé trop politique ou pas assez théologique, trop moderne ou pas assez réformateur. Mais ce procès en tiédeur ou en radicalité passe à côté de l’essentiel : François a été fidèle à une ligne claire. L’Évangile d’abord, l’homme ensuite, l’institution en troisième lieu.
En tirant sa révérence, François laisse une Église transformée, souvent secouée, mais indéniablement engagée dans son époque. Son magistère fut celui d’un pape prophète, à la parole tranchante et au cœur tendre, qui n’a pas craint de déranger, d’alerter, de marcher sur les plaies vives de notre temps.
Il restera le pape des migrants, le pape des pauvres, le pape d’un monde fracturé qu’il aura tenté, autant que possible, de réconcilier. François ne lègue pas une Église apaisée ou réformée de fond en comble.
Il lègue une direction, un souffle, une manière d’être Église dans le monde d’aujourd’hui. Plus proche de saint François d’Assise que d’un chef d’État, il a été un pasteur, un prophète, et un veilleur pour notre temps troublé. Son plus grand héritage pourrait bien être d’avoir réconcilié, pour un temps, l’Église avec l’idée de tendresse, d’humilité et de courage moral.
Les témoignages de son impact indélébile affluent de partout. Morceaux choisis : « Dans un monde marqué par les conflits, l’injustice, la misère, les inégalités et les divisions, le Pape François était un phare d’espoir, appelant l’Église et tous les hommes à cultiver l’amour, à promouvoir la paix et la justice sociale. Il a encouragé l’unité entre les peuples et la protection de notre planète.
Sa visite en Afrique nonobstant son état de santé chancelant a été pour nous un témoignage de cet amour pour tous les hommes et la paix. Son engagement envers les plus vulnérables est l’expression de sa profonde compassion et de sa détermination à faire entendre la voix des opprimés. Aujourd’hui, alors que nous pleurons sa disparition, nous pouvons nous souvenir de ces paroles inspirantes : “Bon et fidèle serviteur …, entre dans la joie de ton maître”.
D’après des sources proches du Vatican, c’est le cardinal Irlandais, Kevin Joseph Farrell, le Camerlingue de l’Eglise catholique romaine, qui devrait assumer l’intérim. La mission du cardinal Farrell est aussi, celle d’organiser le conclave pour l’élection d’un nouveau souverain pontife, selon les mêmes sources.
FIN/INFOSGABON/SM/2025
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