Le président de la transition tchadienne, Mahamat Idriss Déby Itno, a annoncé ce vendredi l’interdiction d’entrée sur le territoire tchadien aux ressortissants américains. Cette mesure, qualifiée de réciproque, intervient après que les États-Unis ont récemment suspendu l’octroi de visas aux citoyens tchadiens, invoquant des « préoccupations sécuritaires non précisées ».
Face à cette décision unilatérale de Washington, le chef de l’État tchadien n’a pas tardé à réagir. Dans une publication au ton incisif sur sa page Facebook officielle, Mahamat Déby a annoncé avoir « instruit le gouvernement à agir conformément aux principes de réciprocité et suspendre l’octroi des visas aux citoyens des États-Unis d’Amérique ».
Mais c’est surtout la seconde partie de son message qui a retenu l’attention des internautes et des observateurs de la scène diplomatique internationale : « Le Tchad n’a ni des avions à offrir, ni des milliards de dollars à donner mais le Tchad a sa dignité et sa fierté », a-t-il écrit, dans ce qui s’apparente à un tacle direct à son homologue américain.
Cette posture revendiquée de fermeté et de souveraineté suscite déjà des réactions diverses. Certains saluent une prise de position audacieuse d’un pays africain souvent perçu comme dépendant de l’aide occidentale. D’autres craignent une escalade qui pourrait nuire aux relations bilatérales, notamment en matière de coopération sécuritaire dans la région du Sahel, où le Tchad joue un rôle central.
Du côté de Washington, aucune réaction officielle n’a encore été enregistrée à l’heure où nous écrivons ces lignes. Mais cette joute diplomatique pourrait avoir des répercussions plus larges, dans un contexte où plusieurs pays africains revendiquent une relation plus équilibrée avec les grandes puissances occidentales.
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