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Le DG de la SONICHAR fait le point après un an d’exercice  – Aïr Info


Un an après sa prise de fonction, le Directeur général de la Société nigérienne de charbon d’Anou Araren (SONICHAR), M. Alkassoum Attahirou, revient sur les principales actions engagées et dévoile sa feuille de route pour renforcer la place de la société dans le paysage énergétique du Niger. Interview : 

Pouvez-vous partager avec nous vos impressions sur cette première année en tant que Directeur Général de la SONICHAR ?

Cette première année a été très intéressante et enrichissante pour moi qui ai œuvré durant toute ma carrière dans les travaux publics et le transport et qui découvre le domaine minier et énergétique. Mon intégration au sein de la SONICHAR s’est passée dans un esprit de collaboration remarquable. J’ai été bien accueilli par tout le personnel de la SONICHAR, les Autorités Administratives et Coutumières ainsi que par la population de Tchirozérine. Je profite de l’occasion qui m’est offerte pour rendre un hommage appuyé à tous les agents de la SONICHAR pour leur soutien, et tout particulièrement au Secrétaire Général dont l’engagement et la disponibilité ont été des atouts majeurs pour la réussite durant cette première année.

Quels sont les défis que vous avez rencontrés au cours de cette année d’intégration ?

Les principaux défis rencontrés durant cette première année sont :

La vétusté des installations du complexe industriel de la SONICHAR, le vieillissement des parcs engins et véhicules et la difficulté de l’obtention de la garantie souveraine pour financer le projet de la construction de la centrale thermique de 2 x 25 MW à charbon qui doit être hybridée à une centrale solaire photovoltaïque de 50 MW ;

La fermeture de la frontière béninoise suite aux évènements du 26 juillet 2023 a entraîné une hausse significative de plus de 300 % des coûts d’acquisition, de transport, de transit et d’escorte des pièces de rechange, des consommables, des intrants et des explosifs. Cette situation a également entraîné des ruptures de stock, notamment sur le nitrate et les explosifs utilisés dans les travaux miniers ;

La baisse des recettes du fait de la fermeture de la COMINAK, de la limitation de la consommation d’énergie de la SOMAÏR et de la saturation des deux (2) lignes alimentant la ville d’Agadez ;

Le non-respect de la loi sur le régime fiscal de la SONICHAR par la Direction Générale des Impôts, notamment l’exonération de la TVA sur les hydrocarbures. Cette TVA a généré une augmentation importante des charges liées au carburant.

La saturation des deux lignes de 20 KV, qui alimentent la ville d’Agadez ;

Le recouvrement des créances auprès de nos deux clients qui sont la NIGELEC et la SOMAÏR. Il faut souligner qu’à ma prise de service, ces deux clients devaient à la SONICHAR plus de quatre milliards de francs.

Comment se sont déroulées vos rencontres avec les agents, les représentants du personnel, les partenaires techniques et financiers ainsi que le Ministère de Tutelle ?

Les rencontres avec les agents, les représentants du personnel, les partenaires techniques et financiers ainsi que le Ministère de Tutelle se sont déroulées dans de très bonnes conditions et dans une atmosphère conviviale. J’ai tenu dès mon arrivée à instaurer un dialogue ouvert constructif en prenant le temps d’écouter, de comprendre les attentes de chaque partie tout en bâtissant de solides relations basées sur la confiance mutuelle. Cette approche participative a renforcé l’adhésion de tous à nos objectifs communs.

Quelles collaborations avez-vous initiées ou renforcées durant cette période ?

Durant cette période, j’avais initié et renforcé des collaborations avec tous les partenaires stratégiques, notamment :

Nos principaux clients qui sont la NIGELEC et la SOMAÏR et nos futurs clients : la SOMINA, la SOMIDA et MANGO ;

Nos partenaires qui sont intéressés par la construction de deux nouvelles centrales, dont des entreprises américaines, russes, chinoises, indiennes, émiratis et saoudiennes ;

Nos fournisseurs étrangers compte tenu des difficultés rencontrées dans le cadre de notre approvisionnement en pièces de rechange et des intrants entrant dans la production de l’énergie électrique ;

Nos deux administrations de tutelles technique et financière pour la bonne marche de nos activités et pour surmonter les difficultés de l’heure.

Pouvez-vous nous parler des réalisations faites ou en cours dont vous êtes le plus fier jusqu’à présent ?

En une seule année, il serait difficile de faire des réalisations notables. Néanmoins, on peut citer :

Le climat serein qui prévaut actuellement dans l’entreprise. On constate une compréhension mutuelle entre la Direction Générale, les Syndicats et les Délégués du Personnel ;

Le recouvrement très significatif de nos anciennes créances auprès de la NIGELEC et la SOMAÏR ;

Les offensives menées au niveau des partenaires pour la construction des nouvelles centrales ;

Le début de la remise en état des locaux et bureaux pour améliorer les conditions de vie et de travail des agents ;

Le début du renouvellement du parc automobile.

Y a-t-il des projets ou des initiatives spécifiques qui se sont démarqués ?

Comme projets, on peut citer :

La Construction de la nouvelle centrale de 2 x 25 MW thermique à charbon qui sera hybridée à une centrale solaire photovoltaïque de 50 MW. Deux appels d’offres à manifestation d’intérêt pour la réactualisation des études de faisabilité ont été lancés, mais se sont avérés infructueux du fait du manque d’expérience requise des cabinets qui ont soumissionné ;

Le projet Tarouadji 5. Le permis de recherche a été prorogé d’un an. La réalisation de l’étude de préfaisabilité du gisement a été attribuée au groupement d’entreprises de droit nigérien NETRACOM/CONTEX ;

Le processus engagé pour l’achat d’une unité de production composée de (2 camions Dumper, une chargeuse, un camion-citerne et un Bulldozer). Une demande de subvention d’environ quatre milliards de francs CFA a été introduite à la Primature. Il y a lieu ici de rappeler les démarches entamées pour la suppression de la TVA sur le carburant et l’achat de ce dernier à moindre coût auprès de la SONIDEP au même prix que la NIGELEC ;

L’étude menée par la SPEN pour le règlement du problème d’eau de la ville de Tchirozérine.

Pouvez-vous nous parler de votre vision pour l’avenir de la SONICHAR ?

Ma vision pour l’avenir de la SONICHAR, c’est d’avoir le contrôle total de la production de l’énergie électrique dans la région d’Agadez. Je souhaite que la SONICHAR fournisse de l’énergie électrique à toutes les sociétés minières du nord du Niger ainsi qu’aux régions de Zinder et Maradi, et ce, dans le cadre du renforcement des capacités de production de la SONICHAR.

Je souhaite également :

Fournir du charbon minéral à SOMINA et MANGO ;

Revaloriser les mâchefers (déchets solides issus de la combustion du charbon) ;

Soutenir la SNCC dans le cadre de l’amélioration de la carbonisation du charbon et la transition vers une production industrielle. Rappelons à cet effet que la Société Nationale de Carbonisation du Charbon (SNCC) est une société qui commercialise le charbon minéral à usage domestique ;

Contribuer à désenclaver la ville de Tchirozérine.

Quelles sont les priorités stratégiques que vous souhaitez mettre en avant pour les prochaines années ?

Les priorités stratégiques seront :

Accélérer et faire aboutir le projet de la construction des deux nouvelles centrales ;

Accélérer l’acquisition d’une unité de production ;

Mettre en œuvre le plan de formation pluriannuel des agents ;

Mettre les agents dans de bonnes conditions de vie et de travail ;

Renforcer la collaboration avec les clients consommateurs de charbon ;

Accélérer les recherches sur les avantages à tirer des mâchefers ;

Contribuer à moderniser la production de la SNCC.

Comment décririez-vous votre style de leadership, surtout pendant cette première année d’intégration ?

Mon style du leadership repose sur une approche inclusive et participative. Depuis ma prise de fonction, j’ai pris le temps d’observer chaque agent dans le travail, de connaître ses forces et faiblesses, de favoriser un climat ou le respect mutuel, la rigueur dans le travail, l’équité, la transparence dans la gestion et la cohésion sociale en sont les piliers. Ce sont ces éléments qui permettent de fédérer le personnel dans l’accomplissement de notre mission.

Comment avez-vous encouragé la collaboration et l’innovation au sein de l’équipe SONICHAR ?

La collaboration a été encouragée à travers le respect des textes en vigueur, le respect de la hiérarchie, la préservation des droits des travailleurs, par la mise en place d’un climat de travail favorable aux échanges et d’une culture d’entreprise basée sur le mérite.

L’innovation, quant à elle, a été encouragée par la création d’un cadre de discussions ouvertes et franches où chacun peut partager ses idées et suggestions. Ce qui a permis de créer un environnement propice à l’émergence de nouvelles solutions adaptées à nos réalités.

Quelles sont les actions de responsabilité sociétale entreprises par SONICHAR au cours de cette première année ?

Les actions de responsabilité sociétale entreprises par la SONICHAR demeurent toujours les mêmes que vous connaissez, tel que l’accès à la santé à l’eau et l’éducation, la promotion de la culture, la cohésion sociale et à la préservation de la paix. Les nouvelles innovations sont :

L’action entreprise pour régler définitivement le problème d’eau de la ville de Tchirozérine : Une étude a été menée en vue d’identifier des solutions adaptées et durables et le processus est actuellement en cours ;

L’action entreprise en faveur des producteurs de l’aménagement hydroagricole de Rharous : La SONICHAR a pris l’engagement de prendre en charge les frais d’électricité pour le fonctionnement de leur forage. Cette initiative vise non seulement à offrir des opportunités économiques et durables dans le domaine agropastoral de la région d’Agadez, mais aussi à fixer les jeunes de la zone et à les dissuader de certaines pratiques néfastes socialement.

Comment ces actions contribuent-elles à l’amélioration des relations avec les parties prenantes et les communautés locales ?

Bien sûr, ces actions de responsabilités sociétales contribuent énormément à l’amélioration des relations avec les parties prenantes et avec les communautés locales malgré la présence de quelques personnes insatisfaites.

Quel rôle a joué la SONICHAR dans le processus de la refondation du Niger ?

La SONICHAR a joué un rôle essentiel dans le processus de refondation du Niger à travers la conquête de sa souveraineté énergétique. En effet, de par sa mission de production d’énergie électrique, la région d’Agadez n’a pas ressenti les effets des sanctions énergétiques qui ont affecté les autres régions du pays au lendemain des évènements du 26 juillet 2023.

En outre, ses initiatives en matière de responsabilités sociétales, notamment dans les secteurs de base comme la santé, l’eau l’éducation…, son appui au Fonds de Solidarité pour la Sauvegarde de Partie et au téléthon stop décès maternels et prénatals témoignent de son engagement sans faille dans le processus de la refondation du Niger.

Quels sont les projets spécifiques ou initiatives clés que vous avez lancés dans ce cadre ?

Les projets spécifiques sont : le renforcement de la capacité de production de l’énergie électrique de la SONICHAR et l’accroissement des réserves du charbon exploitables.

Comment évaluez-vous les relations de la SONICHAR avec ses parties prenantes, y compris les communautés locales, les fournisseurs et les prestataires ?

Les relations de la SONICHAR avec ses parties prenantes y compris les communautés locales, les fournisseurs et les prestataires sont au beau fixe. Les difficultés rencontrées actuellement se trouvent au niveau de certains fournisseurs, notamment Français qui ont suspendu la fourniture des intrants à la SONICHAR.

Quelles mesures avez-vous mises en place pour renforcer ces relations et créer des synergies positives ?

Pour renforcer ces relations, nous avons privilégié le dialogue et de nouvelles méthodes d’approche.

Quelles initiatives avez-vous mises en place, renforcées ou envisagez-vous pour encourager la croissance et l’avancement de carrière au sein de la SONICHAR ?

Plusieurs initiatives ont été mises en place pour la croissance et l’avancement de la carrière au niveau de la SONICHAR. Il s’agit de : la reconnaissance du travail axée sur le mérite à travers une évaluation rigoureuse et transparente des agents, l’amélioration de la gestion de la carrière à travers le développement personnel et professionnel des agents et la formation des agents à travers un plan pluriannuel afin de s’adapter à l’évolution des technologies, des postes et d’anticiper les besoins futurs.

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