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l’appel de Sonko à la coopérati

 En marge de la visite d’amitié et de travail du Premier ministre de la République du Congo, Anatole Collinet Makosso, son homologue sénégalais, Ousmane Sonko, a animé un point de presse conjoint ce jeudi à Dakar. Une rencontre placée sous le signe d’un renforcement stratégique des relations bilatérales, notamment dans les domaines de la défense, de l’enseignement supérieur et de l’exploitation des ressources naturelles.

 

« Nous avons considéré qu’il y avait mieux à faire, plus à faire dans le cadre de cette coopération avec le Congo », a déclaré Ousmane Sonko en ouverture. Saluant les acquis déjà enregistrés, le Premier ministre sénégalais a insisté sur les marges de progression importantes, en particulier sur le plan économique.

Sur le plan sécuritaire, Ousmane Sonko a rappelé l’existence d’un accord de défense déjà ratifié par Brazzaville, mais toujours en attente de ratification côté sénégalais. « Nous allons nous organiser pour le faire le plus rapidement possible », a-t-il assuré, soulignant la nécessité d’une coopération régionale robuste face aux défis transfrontaliers.

En matière d’enseignement supérieur, le Premier ministre s’est dit satisfait de la dynamique actuelle. « Beaucoup de jeunes Congolais poursuivent leur formation dans nos universités, certains choisissent même d’y rester pour contribuer au développement local. C’est un signe fort de confiance et d’intégration africaine », a-t-il souligné.

Le bois, un levier de coopération économique

C’est cependant sur la question des ressources naturelles que M. Sonko a le plus longuement insisté, prenant l’exemple du bois pour illustrer les dysfonctionnements actuels. « L’Afrique de l’Ouest importe chaque année pour plus de 513 millions de dollars de bois, dont une grande partie provient du bassin congolais. Ce bois est ensuite transformé hors du continent. C’est une aberration économique et stratégique », a-t-il dénoncé.

Le Sénégal, deuxième importateur de bois en Afrique de l’Ouest après le Nigeria, concentre à lui seul 17 % de ces importations – soit plus de 70 milliards de francs CFA. Une situation qui, selon Sonko, justifie un partenariat renforcé avec le Congo, tourné vers la transformation locale de cette ressource stratégique.

Investir dans la transformation locale

Ousmane Sonko s’est félicité de la décision des autorités congolaises d’interdire l’exportation de bois brut, y voyant un tournant important. « C’est la voie à suivre pour l’Afrique : transformer localement nos matières premières, au moins de manière primaire, voire jusqu’au produit fini », a-t-il affirmé.

Dans cette perspective, il a invité le secteur privé sénégalais à investir dans la transformation du bois au Congo, notamment pour produire des biens à haute valeur ajoutée destinés au secteur immobilier ou à la fabrication de contreplaqués. « Le bois transformé pourrait ensuite être acheminé vers le Sénégal, qui pourrait servir de plateforme régionale pour sa redistribution en Afrique de l’Ouest », a-t-il proposé.

Un comité mixte sénégalo-congolais sera mis en place dans les prochaines semaines pour concrétiser ces orientations, dans un esprit de coopération « équilibrée et mutuellement avantageuse ».

Plus largement, le Premier ministre sénégalais a défendu une redéfinition des priorités diplomatiques de son pays, en mettant l’accent sur le continent africain. « La diplomatie commence par le voisinage immédiat. Nous voulons réorienter nos efforts vers l’Afrique, non pas par rejet de l’extérieur, mais par réalisme et responsabilité », a-t-il expliqué.

Déplorant une forme de réflexe hérité de la colonisation, il a critiqué la tendance à valoriser davantage les partenariats extra-africains. « Aller en visite chez un voisin africain est parfois perçu comme moins prestigieux que se rendre dans une capitale occidentale. C’est une erreur stratégique que nous devons corriger », a-t-il martelé.

Vers une intégration économique panafricaine

Dans un plaidoyer en faveur d’une économie panafricaine intégrée, M. Sonko a mis en lumière la faiblesse des échanges intra-africains, qu’il juge préoccupante. « Nous exportons des matières premières à des milliers de kilomètres, pour ensuite les réimporter à prix fort. Cela n’a aucun sens économique. Il est temps de casser ce cycle et de valoriser notre potentiel africain », a-t-il insisté.

Tout en réaffirmant l’ouverture du Sénégal au monde, le Premier ministre a précisé que chaque déplacement officiel, en Afrique comme ailleurs, devra désormais répondre à des objectifs clairs, « au service des intérêts nationaux ».

En conclusion, Ousmane Sonko a rappelé que toute coopération économique durable doit s’appuyer sur un socle humain et culturel solide. « Le vrai enjeu, c’est de rapprocher nos peuples. C’est à cette condition que notre projet panafricain prendra tout son sens », a-t-il affirmé.

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