top-news-1350×250-leaderboard-1

Islamophobie : Bakou mène la charge contre les préjugés mondiaux

Bakou, carrefour de la réflexion : une conférence internationale pour démanteler l’islamophobie

Ce 26 mai 2025, la vibrante capitale azerbaïdjanaise, Bakou, s’est muée en un creuset d’idées et de dialogues, accueillant une conférence scientifique internationale intitulée « Islamophobie : Révéler les Préjugés, Déconstruire les Stéréotypes ». Organisé à l’occasion du troisième anniversaire de la Journée internationale de lutte contre l’islamophobie (célébrée le 15 mars), cet événement d’envergure, porté par le Centre international du multiculturalisme de Bakou, le Centre d’analyse des relations internationales et le groupe Initiative de Bakou, s’inscrit dans une ambition audacieuse : confronter les récits toxiques qui alimentent l’hostilité envers les musulmans à l’échelle mondiale. Réunissant une mosaïque de voix venues de 40 pays, cette rencontre se veut un phare d’espoir dans un monde fracturé par les préjugés.

Bakou, plateforme d’un dialogue éclairé contre l’islamophobie

Dès l’ouverture, l’événement a pris une dimension solennelle avec l’allocution d’Hikmat Hajiyev, émissaire du président Ilham Aliyev, dont le message a donné le ton : l’Azerbaïdjan, terre de confluence culturelle, entend jouer un rôle pivot dans la promotion de la tolérance interreligieuse. En effet,  soutenue par des institutions prestigieuses comme l’Organisation de la Coopération Islamique (OCI), l’ICESCO, le Forum interreligieux du G20 et le Haut Comité pour la fraternité humaine, la conférence se distingue par son envergure internationale et son approche pluridisciplinaire. Une centaine d’experts, incluant des universitaires, des dignitaires religieux et des représentants d’ONG, se sont réunis pour disséquer un fléau aux multiples visages : l’islamophobie.

Les débats, structurés autour de huit thématiques, explorent les arcanes de ce phénomène. De l’analyse des tendances mondiales à la montée des législations anti-musulmanes en Europe, en passant par l’impact des algorithmes d’intelligence artificielle dans la propagation des stéréotypes, les discussions ne se contentent pas de diagnostiquer ; au contraire, elles ambitionnent de proposer des solutions concrètes. Un panel dédié aux femmes musulmanes, souvent doublement victimes de discriminations religieuses et genrées, met en lumière les intersections complexes entre identité et préjugés. De plus, un autre, consacré à la préservation du patrimoine islamique, souligne l’urgence de protéger un héritage culturel menacé par les discours de haine.

Comprendre l’islamophobie : un mal aux racines profondes

L’islamophobie, définie par le Conseil de l’Europe comme une forme de racisme mêlant peur irrationnelle et hostilité envers l’islam et les musulmans, a pris des proportions alarmantes depuis les attentats du 11 septembre 2001. Selon un rapport de l’ONU, les stéréotypes véhiculés par certains médias et responsables politiques ont amplifié une « épidémie » de suspicion à l’égard des musulmans, souvent amalgamés à des menaces sécuritaires. En Europe, des lois restrictives, comme celles limitant le port du voile en France, illustrent une institutionnalisation des préjugés, tandis que les plateformes numériques, par leurs algorithmes, amplifient les discours de haine, comme l’a révélé une étude de l’Observatoire de l’islamophobie de l’OCI.

Bakou, forte de son histoire de coexistence entre religions et cultures, se positionne comme un contre-modèle. En accueillant cette conférence, l’Azerbaïdjan réaffirme ainsi  son rôle de pont entre l’Orient et l’Occident, un rôle salué par des figures comme le cheikh Allahshukur Pashazade, président du Conseil des musulmans du Caucase. Les échanges mettent également l’accent sur la jeunesse, vue comme un levier d’inclusion pour déconstruire les malentendus culturels et promouvoir une coexistence harmonieuse.

Bakou accueille une conférence internationale majeure sur l'islamophobie, réunissant des experts de 40 pays pour déconstruireAppel à l’action collective : bâtir un avenir de tolérance

Au-delà des diagnostics, la conférence se veut un catalyseur d’action. Les panels, mêlant interventions de 15 minutes et débats interactifs, visent à élaborer une feuille de route pour les États et les organisations internationales. En plus, parmi les propositions émergentes : des campagnes éducatives pour démystifier l’islam, des cadres juridiques contre les crimes de haine et une régulation accrue des contenus numériques. « L’islamophobie ne se discute pas, elle se combat », a déclaré un intervenant, paraphrasant Pierre Mendès-France, un cri de ralliement pour une mobilisation globale.

Alors que les discussions se prolongent jusqu’au 27 mai, Bakou s’impose comme un espace de résistance intellectuelle et morale. Cette conférence, par sa richesse et sa diversité, rappelle une vérité essentielle : la lutte contre l’islamophobie n’est pas seulement une question de justice pour les musulmans, mais un impératif pour préserver la dignité humaine universelle. Dans un monde tenté par la division, Bakou trace une voie vers la concorde, un pas à la fois.


Crédito: Link de origem

Leave A Reply

Your email address will not be published.