Le Président d’Ensemble Pour le Gabon (EPG) et candidat à la dernière élection présidentielle, Alain-Claude Bilie-By-Nzé, a rompu le silence, ce mercredi, à la faveur d’une conférence de presse pour dénoncer des faits de gestion et de gouvernance qu’il juge graves pour la démocratie gabonaise. Il a exprimé son inquiétude et son désaccord face à de nombreuses décisions prises par les autorités actuelles.
L’ancien Premier ministre a exigé que le Président de la République s’exprime clairement sur l’affaire des îles Mbanié. Il trouve que le silence du Chef de l’État sur cette question de souveraineté est inquiétant, car beaucoup de gabonais se posent des questions pour lesquelles, seul le président peut apporter des réponses claires car il représente le pays.
A propos de l’élévation de Henri-Claude Oyima à plusieurs postes stratégiques de responsabilité, notamment comme ministre des Finances et tutelle d’institutions financières importantes, Bilie-By-Nzé croit savoir que cette nomination crée une confusion dangereuse entre les affaires de l’État et les intérêts privés. « On ne peut pas diriger l’État comme on gère une entreprise privée. Ce mélange est malsain pour notre démocratie », a-t-il déclaré.

Alain-Claude Bilie-By-Nzé a vertement critiqué la réforme des partis politiques que prépare le gouvernement, car pense-t-il, « c’est un moyen déguisé pour éliminer les petits partis et contrôler encore plus la démocratie ». Le président d’Ensemble Pour le Gabon s’oppose précisément aux nouvelles conditions édictées, notamment les 9 000 adhérents obligatoires ou la nécessité d’avoir des élus pour se constituer en parti politique. Des conditions qui, selon lui, favoriseraient les partis proches du pouvoir.
Dans la foulée, il a annoncé qu’Ensemble pour le Gabon allait devenir un véritable parti d’opposition, insistant sur le fait que ce ne serait pas une formation politique de plus pour faire joli, mais une force sérieuse qui va défendre les idées et les droits des gabonais.
« Ensemble pour le Gabon devient un parti d’opposition, un vrai. Nous allons porter la voix de ceux qui ne se retrouvent plus dans le système actuel », a-t-il lancé, invitant les citoyens qui croient encore aux vertus de la politique à les rejoindre officiellement à partir du 18 juin prochain.
S’agissant des casses et déguerpissements en cours à Plaine-Oréty, sans pour autant remettre en cause le bien-fondé des programmes et projets structurants à déployer ici, Bilie-By-Nzé déplore le fait que des familles entières aient été mises à la rue sans n’avoir été ni prévenues ni indemnisées. Il promet de mettre à la disposition des populations ainsi ‘’précarisées’’ des avocats qui les aideraient à défendre leurs droits.
« C’est inacceptable. On ne peut pas traiter des gabonais comme des étrangers chez eux. Ce qui se passe là est inhumain et cruel », s’est-il désolé, avant d’ajouter que le gouvernement doit arrêter ces démolitions et proposer des solutions dignes pour les personnes touchées.
M.-O. Mignonne et Christina Thélin Ondo

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