Les échanges ont permis de rappeler les enjeux de la coopération transfrontalière, notamment en matière économique, sociale et sécuritaire. Meryl Ndong Allogo, expert en frontières, a précisé que cette coopération « permet aux États d’entretenir des rapports de bon voisinage entre collectivités territoriales, avec des échanges économiques et sociaux renforcés ».
Cette dynamique est d’autant plus importante dans le contexte de la 5ème République, qui souhaite renforcer sa gouvernance à tous les niveaux. Et le thème choisi, a mis en lumière la volonté du Gabon de faire des frontières non plus des lignes de séparation, mais des espaces de dialogue, de solidarité et de développement partagé.

« C’est une occasion privilégiée pour appeler à une gestion efficace des frontières afin de promouvoir la paix, la sécurité et l’intégration régionale », a déclaré le Général Marcel Mapangou, Secrétaire permanent de la Commission nationale des frontières (CNF).
Le Pr Serge Loungou, Doyen de la Faculté des lettres et sciences humaines de l’UOB, a insisté sur le rôle des infrastructures dans l’intégration régionale. « À partir simplement d’une route entre Libreville et Mékambo, on pourrait connecter notre pays à un arrière-pays international, dynamiser nos ports et créer de nombreux emplois », a-t-il expliqué, ajoutant que l’aménagement des frontières est aussi une chance de booster l’économie nationale.
Le ministre de l’Intérieur, Hermann Immongault, a souligné l’importance du nouveau contexte politique du pays. « Cette édition coïncide avec l’entrée du Gabon dans la 5ème République. Dans cet esprit de renouveau institutionnel, notre pays réaffirme son engagement à faire des frontières des espaces de coopération et de développement », a-t-il affirmé, rappelant que les principes de gouvernance responsable, inclusive et durable guident cette nouvelle ère.
Depuis son lancement en 2011 à Addis‑Abeba, la Journée africaine des frontières, célébrée chaque 7 juin dans le cadre du Programme des frontières de l’Union Africaine (UA), transforme année après année les frontières en leviers de coopération panafricaine. En 2021, la 11ᵉ édition organisée au Ghana sur le thème « Arts, culture et patrimoine » a mis en lumière le rôle intégrateur des activités culturelles et artistiques.
En 2022, la 12ᵉ édition s’était tenue en zone tripartite (Gabon‑Cameroun‑Guinée équatoriale), avec amphithéâtres et forums à Ambam, Bitam et Ebibeyin, focalisés sur l’implication des populations locales et la ratification de la convention de Niamey.
En 2024, le Ghana a de nouveau célébré les frontières comme outils d’éducation et de résilience en affirmant que « les frontières ne sont pas des barrières mais des ponts ».
M.-O. Mignonne et Christina Thélin Ondo

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