Ce sexagénaire, mort le 2 mars au Centre hospitalier sud francilien de Corbeil-Essonnes, avait été enterré par erreur au Sénégal à la place d’un autre. Le corps a finalement pu être rapatrié, identifié et va enfin pouvoir être inhumé au Mali. La famille a également déposé plainte.
Presque un mois après le décès, les proches d’Ibrahima Traoré vont enfin pouvoir enterrer le corps au Mali. Le lundi 10 mars, la famille avait découvert que le corps de leur défunt avait été échangé avec celui d’un autre et inhumé, sans eux, au Sénégal. Une “erreur” admise par le Centre hospitalier sud francilien de Corbeil-Essonnes, où Ibrahima Traoré est mort et où le lavage rituel musulman devait être effectué.
“Le corps a été rapatrié et présenté à la famille samedi dernier, dans la chambre mortuaire de l’hôpital”, informe l’hôpital. “C’est la veuve du défunt qui l’a identifié. Il y avait aussi une possibilité de démarche de prélèvement ADN mais dont les résultats auraient été très longs“, assure-t-il.
L’établissement avait rapidement annoncé l’ouverture d’une enquête administrative “afin de comprendre les raisons d’un tel incident pour qu’une telle situation ne puisse pas se reproduire”. Les résultats de cette enquête n’ont toujours pas été délivrés. Toutefois, l’hôpital indique que la justice est également désormais saisie. “Une enquête est ouverte par le procureur de la République du tribunal d’Evry”, indique-t-il.
Contacté, le parquet n’a pas confirmé cette information, mais l’avocat de la famille, Me Mohamed Djema indique avoir bel et bien déposé une plainte, vendredi 21 mars, “contre l’établissement hospitalier et contre la société de pompes funèbres qui a procédé à la mise en bière et au transport de Monsieur Traoré jusqu’au Sénégal”.
La plainte a été déposée pour “atteinte à l’intégrité du cadavre et violation de sépulture”, “faute d’imprudence ou de négligence ou de manquement à une obligation de prudence prévue par la loi” et “faux et usage de faux”, puisque“l’erreur d’identification des corps s’est accompagnée de l’établissement de documents funéraires administratifs erronés”, explique l’avocat.
“On pense que l’erreur provient du fait que le corps de Monsieur Traoré ne portait pas de bracelet.”
Me Mohamed Djema
“Mon sentiment, c’est que l’on nous cache des choses”, ajoute-t-il, déplorant “un tournant” dans l’attitude de la direction de l’hôpital qui, selon lui, n’apporte pas de réponses aux questions posées par la famille. Un courrier de l’avocat adressé le 10 mars à l’hôpital est toujours “sans réponse”, assure-t-il.
Mohamed Djema dénonce également la lenteur de l’enquête administrative diligentée en interne. “Ça fait quand même trois semaines que nous attendons les résultats de cette enquête”, s’indigne-t-il. “C’est ce qui m’a contraint en fait à déposer plainte puisqu’au départ ce n’était pas l’idée principale pour la famille ni pour moi de déposer plainte, nous pensions attendre les résultats de l’enquête administrative et aller devant une juridiction civile ou administrative. Mais là, il y a des choses qui ne sont pas claires donc on a voulu qu’une enquête pénale soit diligentée.”
D’après l’avocat de la famille, le corps d’Ibrahima Traoré devrait être mis en bière vendredi 28 mars et transporté à l’aéroport d’Orly pour enfin rejoindre le Mali.
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