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Diffa : les sages-femmes humanitaires au cœur de la lutte contre les violences basées sur le genre

Hier, lundi, la ville de Diffa, distante de quelque mille trois cent kilomètres de la capitale Niamey, s’est éveillée sous le signe d’une initiative d’une portée exceptionnelle. En effet, sous l’impulsion de l’UNFPA Niger, vingt sages-femmes humanitaires ont convergé vers cette région éprouvée pour entamer une session d’orientation d’une rare envergure. Leur mission, aussi noble qu’exigeante, consiste à se former à la gestion des cas de violences basées sur le genre (VBG), en s’appuyant sur le système d’information GBVIMS (Gender-Based Violence Information Management System). Ainsi, encadrées par la coordinatrice GBVIMS, ces femmes, futures sentinelles de la dignité, se préparent à être déployées dans neuf communes de la région, là où les stigmates de la crise humanitaire continuent de marquer les âmes et les corps.

Sages-femmes humanitaires : un engagement au service des plus vulnérables

Dans le contexte singulier de Diffa, où les conflits armés et les déplacements forcés ont tissé une toile de fragilités, les violences basées sur le genre se dressent comme une ombre persistante. Viols, mariages forcés, agressions physiques : autant de fléaux qui, exacerbés par l’insécurité, frappent de plein fouet les femmes et les filles. L’UNFPA, en déployant ces sages-femmes, ne se contente pas d’apporter une réponse palliative ; il s’agit là d’édifier un rempart humain, capable d’offrir aux survivantes une prise en charge à la fois médicale, psychosociale et empreinte de compassion. La session d’orientation, qui s’est ouverte sous les auspices de Mme la Coordinatrice GBVIMS, vise à doter ces professionnelles d’outils précis : identifier les cas, recueillir des données fiables via le GBVIMS et orienter les victimes vers des services adaptés. Ainsi armées, elles deviendront des actrices pivotales dans un écosystème humanitaire où chaque geste compte.

Une formation au croisement de la science et de l’humanité

Loin d’être une simple transmission de savoirs, cette formation se pare d’une dimension presque sacrée. Pendant plusieurs jours, ces vingt femmes, venues des horizons divers du Niger, s’immergent dans un apprentissage qui mêle rigueur technique et sensibilité éthique. Le GBVIMS, système d’une sophistication méconnue du grand public, leur permet de consigner les incidents avec une précision chirurgicale, tout en préservant l’anonymat des survivantes. Sous la férule de leur animatrice, elles explorent les méandres de la prise en charge multisectorielle : comment panser les plaies visibles et invisibles, comment restaurer une once de confiance chez celles que la violence a brisées. Cette préparation, d’une intensité rare, les érige en gardiennes d’une justice discrète, celle qui ne s’affiche pas dans les tribunaux, mais se vit dans l’intimité d’un refuge ou d’une consultation.

Diffa, terre de défis et d’espérance

La région de Diffa, théâtre de bouleversements depuis l’irruption de Boko Haram il y a plus d’une décennie, porte en son sein des cicatrices profondes. Les chiffres, bien que parcellaires, parlent d’eux-mêmes : des milliers de déplacés, des communautés déchirées et une prévalence accrue des violences genrées. Pourtant, au cœur de cette adversité, l’arrivée de ces sages-femmes humanitaires s’apparente à une lueur dans la pénombre. Leur déploiement imminent dans neuf communes – des bourgades souvent isolées, où les structures de soin demeurent embryonnaires – promet de réparer, ne serait-ce qu’en partie, le tissu social effiloché. Elles incarneront une présence rassurante, un pont entre les victimes et les ressources trop longtemps hors de portée.

La formation de 20 sages-femmes humanitaires : un legs pour demain

Cette session d’orientation marque ainsi un jalon dans la lutte contre les violences basées sur le genre au Niger. Ces vingt sages-femmes, une fois leur formation achevée, ne seront pas seulement des soignantes ; elles deviendront également des artisanes de la résilience, des messagères d’un avenir dans lequel la peur céderait la place à la dignité. Leur action, bien que circonscrite à une région, résonne comme un appel plus vaste : celui d’une mobilisation collective pour éradiquer un fléau qui, partout dans le monde, continue de ronger les fondements de l’humanité.

Et si leur présence à Diffa n’était que le prélude d’une transformation plus profonde ? La question demeure suspendue, tel un défi lancé aux consciences, une invitation à imaginer ce que ces femmes, par leur courage et leur savoir, pourraient encore accomplir dans l’immense étendue du possible.


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