Le ministre de la Santé, Pr Adrien Mougougou, a annoncé mardi que l’État gabonais dispose désormais d’une réserve suffisante d’antirétroviraux pour répondre aux besoins des patients jusqu’en 2026.
Le Pr Mougougou a fait cette annonce lors d’une rencontre avec le Réseau Gabonais des Personnes vivant avec le VIH/Sida (REGAP), présidé par Jean Baptiste Bakoko.
Il y a quelques années, le Gabon a connu de nombreuses ruptures d’antirétroviraux. De nombreuses personnes sont décédées à cause de la rupture des traitements.
En plus de garantir la disponibilité des antirétroviraux, le Pr Adrien Mougougou a annoncé l’acquisition, cette année, de 25 appareils pour la réalisation de bilans de santé, notamment le test de charge virale, essentiel pour le suivi des patients. Grâce au soutien de partenaires tels que le Fonds mondial de lutte contre le SIDA et l’Organisation mondiale de la santé (OMS), ces équipements permettront de réduire le coût des examens, souvent prohibitif pour les patients sans ressources.
Lors de cette réunion, le REGAP a présenté les grandes lignes de son programme d’actions, actuellement en phase de finalisation. Ce programme vise à structurer une stratégie efficace pour mobiliser un plus grand nombre de personnes vivant avec le VIH, les inciter à accepter leur état de santé, à suivre leur traitement et à éviter des comportements à risque susceptibles de contaminer autrui.
« Il s’agit d’une attitude de courage et de grande responsabilité dans une société vulnérable. Les nouvelles autorités de la 5ème République doivent encourager cette démarche, essentielle pour restaurer la dignité de chaque citoyen », a déclaré Jean Baptiste Bakoko.
Selon le REGAP, le constat reste préoccupant. De nombreux patients se détournent du suivi médical, souvent en raison de leur incapacité à financer les bilans de santé nécessaires, qui doivent être effectués tous les 3, 6 ou 12 mois.
Cette réalité explique en partie pourquoi tant de jeunes, touchés par le VIH, sont laissés à eux-mêmes, sans accès aux soins adéquats.
Les membres du REGAP ont également sollicité le ministre de la Santé pour qu’il plaide en faveur de l’obtention d’un siège pour leur organisation. Cela leur permettrait d’accueillir et d’accompagner les malades souvent rejetés par leurs familles. Ils ont également demandé une subvention annuelle pour faciliter leur mobilité sur le terrain, afin de mieux sensibiliser et soutenir les personnes touchées par le VIH.
Le VIH/Sida demeure un fléau grave dans notre pays. Il touche de plus en plus de jeunes. Selon des données officielles, le Gabon compte actuellement plus de 48 000 séropositifs, dont 65 % vivent dans la précarité.
Marie Dorothée & Tryphene Lembah

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