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Confusion entre surproduction et manque d’infrastructures

Surproduction agricole ? Non, absence de chaîne de commercialisation structurée

Dans de nombreuses zones rurales, les images de produits agricoles abandonnés, invendus ou en décomposition reviennent chaque saison. Immédiatement, le mot “surproduction” est lancé pour expliquer cette situation. Pourtant, ce diagnostic est trompeur. Il ne s’agit pas d’un excès de production, mais d’un profond déficit d’infrastructures et de moyens pour acheminer ces produits jusqu’aux consommateurs.

Les producteurs agricoles, souvent regroupés en petites exploitations familiales, ne manquent pas de volonté ni de travail. Mais ils sont confrontés à un obstacle majeur : l’absence d’une chaîne logistique efficace. Il n’y a pas ou peu d’unités de conditionnement pour valoriser leur production, ni de centres de stockage pour gérer les récoltes dans le temps. Les marchés sont éloignés, les moyens de transport insuffisants ou trop coûteux, et les canaux de distribution peu organisés.

Dans ce contexte, les produits ne trouvent pas preneur non pas parce qu’il y en a trop, mais parce qu’ils n’arrivent pas au bon endroit, au bon moment et dans le bon état. Paradoxalement, les zones urbaines, parfois à quelques dizaines de kilomètres seulement, souffrent de pénuries ou de prix élevés, faute de circuits d’approvisionnement fluides et fiables.

Il est donc urgent de sortir du piège sémantique de la “surproduction” pour poser un vrai diagnostic : ce dont souffrent nos systèmes agricoles, c’est d’un manque cruel d’infrastructures de stockage, de conditionnement, de transformation, et d’un réseau de commercialisation structuré, équitable et durable.
Investir dans ces maillons de la chaîne de valeur agricole, c’est permettre à la production locale de répondre à la demande locale. C’est aussi lutter contre le gaspillage, créer de la valeur ajoutée au niveau communautaire, et renforcer la sécurité alimentaire. Ce défi est une opportunité pour les collectivités, les décideurs, les investisseurs et les partenaires techniques et financiers de repenser ensemble l’avenir de l’agriculture de proximité.

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