En Guinée, l’opposant Aliou Bah jugé en appel pour « diffamation et offense au chef de l’Etat » était, mercredi 23 avril, pour la cinquième fois devant la Cour d’appel de Conakry. Le ministère public a requis cinq ans de prison ferme contre le leader du Mouvement démocratique libéral, le MoDeL, provoquant la colère de ses avocats. Le verdict est prévu dans un mois, le 28 mai 2025.
Incompréhensible et inadmissible, entendait-on dire sur la table des conseillers de Mamadou Aliou Bah qui ne connaîtra son sort que dans un peu plus d’un mois. Me Houlématou Bah dénonce ce qu’elle appelle l’excès de zèle du ministère public : « Le président de la République qu’ils défendent aujourd’hui à cor et à cri ne leur a pas dit çà, la charte qu’il a signé lui-même, dit que tous les citoyens guinéens sont égaux devant la loi et que tout le monde doit être traité de la même manière devant les juridictions. Vous l’avez constaté avec nous le ministère public n’a rien produit de potable. En relevant appel, ses réquisitions sont vides de sens, Il n’y a aucune base légale ».
« C’est une honte nationale »
L’avocate s’interroge sur les motivations qui ont emmené la cour à renvoyer ce délibéré jusqu’au 28 mai prochain : « Aujourd’hui on nous dit qu’il faut attendre le 28 mai pour connaître le sort de monsieur Mamadou Aliou Bah. Dans quelle Guinée nous vivons, dans quelle justice nous vivons, quel pays nous voulons léguer à nos progénitures. C’est une honte nationale, c’est une honte pour toutes les personnes qui aspirent à la justice, qui portent la robe noire pour défendre aujourd’hui, nous avons honte même de dire que nous exerçons dans ce pays-là ».
Pour sa défense, la présidente du tribunal, Hadja Fatou Bangoura, a redonné la parole à Aliou Bah qui a déclaré : « Je suis victime d’une persécution politique déguisée en procédure judiciaire ».
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