DIG / Invité de Radio France Internationale (RFI) le 20 mai 2025, Alain-Claude Bilie-By-Nze, ancien Premier ministre sous Ali Bongo, s’est exprimé sans détour sur la nomination controversée d’Henri-Claude Oyima, à la tête du ministère de l’Économie, alors qu’il demeure encore PDG du Groupe BGFIBank.
« Ne faisons pas un débat de personnes. Henri-Claude Oyima a prouvé ses compétences en hissant BGFI au rang de première banque de la sous-région, c’est indéniable.
Mais le problème réside dans le fait de cumuler la gestion de la première banque régionale avec celle des finances publiques.
Il y a là un risque évident de conflit d’intérêts entre capitaux privés et fonds publics », a déclaré Bilie-By-Nze.
Il a rappelé que la législation gabonaise, tout comme les directives sous-régionales, interdit formellement ce type de cumul.
« On ne peut pas diriger à la fois une banque privée et le ministère de l’Économie.
La décision revient au chef de l’État, mais aussi à M. Oyima lui-même. Il doit faire un choix. On ne peut pas faire les deux », a-t-il insisté.
Un choix qui semble d’ailleurs déjà acté, du moins en apparence.
Il y a quelques jours, le vice-président de la République, Alexandre Barro Chambrier, annonçait également sur RFI qu’Henri-Claude Oyima quitterait prochainement ses fonctions au sein de la BGFIBank.
Mais pour Bilie-By-Nze, le signal envoyé reste préoccupant.
« Ce que cela signifie, c’est que l’État gabonais attend… pendant que BGFI est prioritaire. Cela montre clairement que les intérêts privés sont placés au-dessus de l’intérêt général.
Lorsqu’on est ministre de l’Économie, on est aussi tutelle du secteur bancaire. Quelle impartialité peut-on garantir dans ces conditions ?
Qu’en est-il de la concurrence ? Des décisions quotidiennes qu’il prend ? »
Et de conclure : « Il y a un vrai problème de transparence, un mélange des genres inquiétant. Ce que M. Barro Chambrier a affirmé l’engage. Mais aujourd’hui, l’État gabonais semble en contradiction avec lui-même, tiraillé entre gouvernance publique et intérêts privés. »
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