Les autorités actuelles, dans le souci de permettre aux populations locales d’avoir des interlocuteurs fiables, disponibles et à leur écoute, nous ont confié cette mission : être à l’écoute des travailleurs et des populations, tout en mettant tout en œuvre pour améliorer leur quotidien, particulièrement dans le contexte actuel où le patriotisme l’exige.
Donc, de ce point de vue, il est clair que les autorités nous ont chargé d’assumer nos fonctions en étant les plus conscients de l’aspect « intérêt national » et « responsabilité sociétale ».
Moi particulièrement, je représente l’État au sein de l’entreprise Sonichar, qui est une société d’État, avec le statut de société anonyme, ayant des obligations envers ses employés, mais aussi envers la société et les populations environnantes. Là-dessus, il ne peut y avoir aucune ambiguïté !
Je me résume. Si la Sonichar n’a pas fait telle ou telle réalisation au profit des employés ou des populations, ce ne sera pas la faute des autorités, mais bien celle de ses dirigeants. Et je fais partie de ces dirigeants, mais au niveau de l’exécutif, car le Conseil d’Administration a le devoir d’avoir un regard sur « la gestion de l’entreprise confiée au Directeur Général », tel que c’est dit dans le décret encadrant le fonctionnement des sociétés d’État. J’espère me faire comprendre ?
Alors, je fais ce point sur ma mission, pour non seulement répondre à ceux qui, à travers des lettres ouvertes, indexent nos autorités à tort, et aussi les dirigeants de la Sonichar, pour telle ou telle raison, sans connaître les rôles de chacun. Mais aussi, pour que demain, quand on me demandera ce que j’ai fait pour améliorer la situation de l’entreprise vis-à-vis de telle ou telle tranche de la population, on sache que j’ai fait ce qui était en mon pouvoir, que je n’ai pas croisé les bras, et que j’ai honoré cette confiance placée en moi par le Président de la République.
C’est ainsi que, dès le mois de février 2024, j’ai effectué ma première mission sur le terrain, afin de m’enquérir des conditions de travail sur place, et en même temps, visiter les villages environnants, pour voir les réalisations sociétales au profit des populations. Car vous savez, une des choses qui ont été reprochées aux exploitants des ressources naturelles dans notre pays, tels qu’Areva, c’était que l’exploitation ne profitait pas aux populations locales ni nationales. Alors, si dans une entreprise telle que la nôtre, où le personnel et les dirigeants sont à 100 % nationaux, cela était le cas, ce serait la catastrophe, un échec injustifiable et impardonnable. Nous devons faire en sorte, et cela sur instructions des plus hautes autorités, que l’exploitation de la Sonichar profite non seulement au pays, mais aussi à la région. Voilà le topo !
Lors de ma mission à Sonichar, j’ai vu une carrière et une centrale tenues à 100 % par des Nigériens, et cela m’a donné un certain sentiment de fierté.
Par la suite, j’ai été sollicité par des leaders communautaires et des jeunes, par rapport à des situations particulières (fournitures de services sociaux de base : eau, santé, éducation), et j’ai dû faire une autre mission, car les plaintes principales tournaient autour des points suivants :
– L’accès à l’eau ;
– L’accès aux soins de santé ;
– L’accès à l’électricité ;
– L’accès à l’emploi ;
– Problèmes de pollution de la nappe phréatique (cas de Tifiyeryer).
Vous savez, j’ai effectué une partie de mon école primaire à la Sonichar, donc quelque part, j’en suis le fruit, et les populations locales le savent, ce qui fait que ma porte et mon téléphone sont ouverts à tous, et à tout moment. Donc, le sort des populations m’incombe à plus d’un titre.
C’est alors que j’ai visité le village d’Agharous, celui de Tifiyeryer, et tous les autres qui sont autour de Sonichar, et j’y ai rencontré les chefs et responsables des structures féminines et de jeunes, et partout j’ai recensé les problèmes que j’ai résumés dans un rapport remis au ministère de tutelle technique et à la Direction générale, pour les mesures à prendre.
Il faut rappeler à ceux qui l’ignorent que la Direction générale est l’exécutif de l’entreprise, et que le Conseil d’Administration (CA) ne peut que faire des propositions, et c’est à la Direction Générale (DG) de suivre ou pas les résolutions du Conseil d’Administration.
Je l’ai dit et je le répète, j’ai un devoir moral envers les agents de la Sonichar, tout comme les populations environnantes, d’abord pour avoir fait mon certificat d’études primaires à Sonichar, mais surtout en tant que représentant de l’État au sein de l’entreprise. L’État, en nous nommant, pense que nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour améliorer la vie des travailleurs et des populations, et c’est aussi mon intime conviction, celle de faire tout ce que je peux pendant mon mandat de PCA, pour assumer ma responsabilité, pour mon pays, pour mes concitoyens, et pour l’Histoire.
Vous savez que toute entreprise a ce qu’on appelle une Responsabilité Sociétale de l’Entreprise (en abrégé RSE), qui l’oblige à faire en sorte que les populations environnantes profitent de l’exploitation qui est faite des ressources locales, pour améliorer leur quotidien et préserver leur environnement, entre autres choses. Cela d’autant plus que le contexte actuel est celui du patriotisme et de la souveraineté, qui met au centre des préoccupations le citoyen.
Alors, moi, j’ai insisté, et je continue à le faire, afin que la Sonichar fasse en sorte qu’il n’y ait plus de problème d’eau, d’électricité ou même de soins médicaux. Et aussi que l’environnement soit préservé.
Pour cela, après le rapport que j’ai transmis au ministère de tutelle et à la Direction Générale, j’ai contacté des sociétés de la place, avec lesquelles j’ai étudié la possibilité de réaliser des forages à bas prix, au bénéfice des populations riveraines, car justement, si on prend le cas d’Agharous, ce village est celui qui nous fournit l’eau à travers une station de pompage située justement dans ce village, situé à 30 km de la Sonichar, mais lesdites populations ne sont pas autonomes en fourniture d’eau et dépendent énormément du canal d’approvisionnement de la centrale Sonichar.
Vous savez, l’un des problèmes que rencontre la Sonichar, c’est le débit de l’eau venant d’Agharous, et qui est utilisé le long du parcours par les populations locales, les jardins et certaines écoles, puisque pendant 42 ans, aucun des directeurs généraux qui se sont succédé pendant un demi-siècle n’a jugé utile de faire un ou plusieurs forages indépendants au profit des populations, qui sont obligées de se servir directement sur les points d’eau alimentés par le seul canal qui conduit l’eau à Tchiro, pour refroidir la centrale et alimenter les ménages. Ce qui fait que même à la Sonichar, l’eau arrive avec un débit faible, et donc, il peut arriver que les robinets soient fermés ponctuellement, car c’est cette eau qui sert au refroidissement de la centrale, pas seulement à la consommation domestique.
C’est pour cela qu’après avoir analysé le problème, j’ai déduit qu’il ne faut absolument pas que la Sonichar et les populations utilisent la même eau, mais qu’elle permette aux villages d’avoir leurs propres sources d’eau indépendantes, à travers notamment des forages autonomes financés sur fonds de la RSE (Responsabilité Sociétale de l’Entreprise), avec l’appui de l’État (NDE) et de certains partenaires locaux, tels que le Groupe SOS, dont le PDG, que j’ai rencontré à cet effet, est disposé à aider dans ce sens.
Donc, si la Sonichar et SOS peuvent unir leurs forces et faire des forages, en quelques années, nous pourrons régler ce problème d’accès suffisant à l’eau, et du même coup, celui de l’eau potable, car nous irons dans la nappe là où l’eau est potable pour la fournir.
Mais tout cela, comme vous le savez, ce sont des propositions que nous avons soumises à la Direction Générale depuis l’année dernière, et je suis sûr qu’elle prendra les dispositions idoines le moment venu, car avec la fermeture de Cominak, les difficultés de trésorerie ne manquent pas, même si vous me direz que cela passe avant le reste, car il s’agit de la survie des populations locales. En tout cas, j’ai fait ma part de travail à travers ces propositions, et je soutiendrai la Direction Générale à travers le Conseil d’Administration pour de telles réalisations.
Sur le plan de l’électrification, toujours dans le souci d’apporter des solutions concrètes, j’ai proposé que le centre de santé d’Agharous, qui dispose d’une maternité sans électricité, soit électrifié, car ils n’ont aucune source d’alimentation électrique, et leurs médicaments sont stockés dans un réfrigérateur solaire de fortune offert par la coopération française, et qui est très souvent hors service, détruisant le stock de médicaments qui, là aussi, est acquis à travers des cotisations des chefs de familles. Imaginez-vous que ces femmes d’Agharous, si elles doivent accoucher sur place, le feront dans l’obscurité, avec tout ce que cela comporte de risques pour la mère et l’enfant. Elles sont donc obligées, jusqu’à ce jour, de parcourir 30 km pour rejoindre la Sonichar, seul centre opérationnel dans les environs.
Alors, c’est à cet effet que j’ai aussi rencontré le PDG du Groupe SOS, avec lequel nous avions rencontré la ministre en charge de l’Énergie, avant sa mission annuelle sur le site (le 02 août 2024), et cette généreuse entreprise qu’est SOS a mis à notre disposition une centaine de lampadaires solaires et des panneaux, avec lesquels le ministère comptait électrifier un ou deux centres de santé dans la zone, dont celui d’Agharous, mais faute de moyens, cela n’a jusqu’à ce jour pas été réalisé.
Là aussi, la Sonichar va aider le ministère à installer ces panneaux, en finançant le reste du matériel qui servira à installer le solaire à la maternité, pour qu’enfin les femmes puissent y accoucher sans problème, sans être obligées de parcourir ces 30 km à moto très souvent.
En parlant de la santé justement, la Sonichar investit des dizaines de millions chaque année, mais là, je pense qu’il y a un problème de gouvernance au niveau du centre médical, et je n’ai pas manqué de le dire devant le ministre de la Santé l’année dernière lors de sa visite, car on ne peut comprendre qu’avec tout ce que nous mettons comme argent, les gens continuent à mourir à cause du manque de cathéter ou de certains médicaments de première nécessité. Je m’explique. On m’a dit que récemment, un patient est décédé, parce qu’à son arrivée, on a demandé à sa fille ou son fils d’aller chercher de quoi lui faire les premiers soins (cathéter et sérum), mais avant le retour de l’enfant, le vieil homme est décédé. On ne pouvait pas imaginer cela il y a quelques années, mais aujourd’hui, à Tchiro, il y a trois pharmacies. Pourquoi ?
Je n’accuse personne, mais je n’ai peur de personne pour dénoncer une injustice. Cela doit changer, et Insha’Allah, nous prendrons les mesures idoines. On sait que chaque année, le paludisme tue, alors on doit nécessairement faire en sorte de se préparer avant l’été pour soigner le maximum de gens, sans les renvoyer systématiquement vers les pharmacies qui parfois revendent les produits issus de la Sonichar, qui leur sont vendus frauduleusement. Cela est inacceptable.
Il paraît même que le Directeur Général a failli être renvoyé par une infirmière qui ne l’avait pas reconnu, avant d’être informée de qui il s’agissait. C’est dire l’ambiance et les conditions d’accueil qui sont vraiment indignes d’une structure tenue par des Nigériens d’un bout à l’autre. À Sonichar, la majorité des patients, ce sont des personnes venant des villages voisins, donc des ruraux, et on les méprise souvent. Nous prendrons, Insha’Allah, des mesures pour que cela soit sanctionné à l’avenir.
Ainsi, ce qu’on peut mettre à notre actif, c’est qu’avec le ministère de tutelle, et grâce à l’appui du PDG du Groupe SOS, pour la première fois depuis 42 ans, les rues du village de Tchirozerine ont été électrifiées, avec des lampadaires solaires, dont la Sonichar a pris en charge l’installation.
Aujourd’hui, nous sommes en attente de la Direction Générale pour que le centre médical d’Agharous soit électrifié, car le ministère de l’Énergie dispose d’assez de panneaux solaires offerts par le PDG du Groupe SOS, et il est certain que la Sonichar prendra le reste à sa charge, car le Directeur Général aussi est soucieux de régler ces problèmes, qu’il a lui-même constatés après avoir effectué une mission sur le terrain et rencontré les populations d’Agharous. Auparavant, les dirigeants (PCA et DG) étaient des politiciens nommés, qui faisaient ce qu’ils voulaient, selon leurs intérêts, alors qu’aujourd’hui, le Chef de l’État, le Général d’Armée Abdouramane TIANI, nous a nommés en fixant des objectifs, qui sont liés à la souveraineté et à la patrie. Donc, qui dit patrie, dit patriotisme, n’est-ce pas ?
En agissant de la sorte, et de façon progressive, nous pourrons certainement améliorer la vie des citoyens, car la Sonichar est elle aussi en train de se transformer, avec deux projets majeurs : celui d’une nouvelle centrale thermique de plus grande capacité (50 MW) et celui d’une centrale solaire toute aussi puissante (50 MW).
Vous savez, chacun de nous est de passage, et la mission qui nous est confiée est l’occasion de prouver que nous sommes attachés à la justice sociale que les autorités ont promis de mettre en œuvre. Si nous venons à une responsabilité telle que celle-ci, et qu’à la fin de notre mission rien n’a changé, ce serait un échec, et cela, personnellement, je ne pourrais l’envisager, Insha’Allah. Et c’est pour cela que je ferai ma part de travail et de devoir ; le reste, je le laisserai à qui de droit de l’apprécier, car nul n’est parfait, mais chacun doit apporter sa pierre à l’édifice du développement social et celui de la Refondation. Tout ce qui restera après nous, ce seront nos bonnes œuvres, et je prie Allah Soubhanahou Wa Ta’ala de nous donner les moyens de bien faire, et de laisser une empreinte indélébile derrière nous pour la postérité. Et surtout d’honorer les autorités qui ont placé leur confiance en nous. Qu’Allah les bénisse.
Moi, je suis convaincu que Dieu nous regarde, et que c’est à nous de faire de notre mieux pour améliorer le quotidien des travailleurs et des populations locales, et pas attendre que cela vienne de l’État, ou de jeter la responsabilité sur le manque ou l’insuffisance de moyens ou de temps. L’État ne peut pas tout faire, c’est pour cela qu’il nomme des personnes pour accomplir certaines missions.
Puisse Dieu nous faciliter nos missions et accompagner nos plus hautes autorités et notre pays dans les efforts de la Refondation. Amin.
Dr Kaocen MAIGA – PCA SONICHAR
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