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Aide défensive : l’Europe change de cap sur Israël

Pages jaunes

Les Européens, France en tête, qui dénoncent depuis des mois la politique du gouvernement israélien à Gaza, se disent désormais prêts à apporter une aide défensive à Israël dans son combat contre l’Iran, au risque de brouiller les positions.

Dès vendredi, jour de l’attaque d’Israël contre l’Iran, le président français Emmanuel Macron a affirmé que la France pourrait participer « aux opérations de protection et de défense » d’Israël en cas de « représailles » menées par Téhéran aux frappes israéliennes sur son sol.

Dans son sillage, le Premier ministre britannique Keir Starmer a fait savoir samedi que la Grande-Bretagne déployait « des ressources » au Moyen-Orient, « y compris des avions de chasse, et ce dans le cadre d’un soutien d’urgence » à Israël.

Dimanche, c’est le chancelier allemand Friedrich Merz qui a pris position, soulignant que l’Iran ne devait « jamais disposer d’armes nucléaires ».

« Alors qu’Israël commençait à être un peu sous pression de la part de certains pays européens, de la France en particulier, la question du nucléaire iranien a fait complètement basculer les positions dans l’autre sens », constate Agnès Levallois, vice-présidente de l’Institut de recherche et d’études sur la Méditerranée et le Moyen-Orient à Paris. « On revient au discours selon lequel Israël a le droit de se défendre ».

« La question du nucléaire focalise tellement d’inquiétudes qu’on assiste à un renversement de situation où les pays qui critiquaient Israël, aujourd’hui le soutiennent fermement au point de pouvoir positionner des forces pour éventuellement intervenir en cas de besoin », explique la spécialiste.

– « Changement de doctrine » –

En ce qui concerne la France, c’est un « vrai changement de doctrine » puisqu’ »Emmanuel Macron considère qu’Israël a le droit de se défendre contre une attaque potentielle, contre une menace existentielle », souligne un diplomate proche du dossier, « alors même qu’Israël n’est pas physiquement attaqué ».

« On a l’impression qu’Emmanuel Macron a désigné l’Iran comme l’adversaire alors que c’est Israël qui a attaqué » et « le président a laissé entendre qu’on était prêt à le soutenir, y compris militairement, pour assurer sa sécurité », renchérit Denis Bauchard de l’Institut français des relations internationales (IFRI).

Pour l’ambassadeur d’Israël en France, Joshua Zarka, cette prise de position n’a rien de surprenant.

« Sur le dossier iranien, nous avons toujours eu de très bonnes relations avec la France et de très bons échanges », explique-t-il à l’AFP.

Les deux pays sont « alignés » car « la France et Israël voient en l’Iran une menace très importante », ajoute-t-il, rappelant que, dans son discours aux ambassadeurs de France en janvier dernier, Emmanuel Macron avait jugé que l’Iran était la principale menace de la France et de l’Europe.

Paris, Berlin et Londres, qui forment le groupe E3, ont aussi été à la manoeuvre la semaine dernière pour faire adopter par le Conseil des gouverneurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) une résolution condamnant l’Iran pour « non-respect » de ses obligations nucléaires.

– « Décorrélation » –

Pour l’heure, la guerre en Iran n’est pas de nature à influencer la posture des Européens sur Gaza.

Les prises de position des derniers jours ne sont que le reflet de « la décorrélation entre le dossier gazaoui et le dossier du nucléaire iranien », estime ainsi David Khalfa, cofondateur du centre de réflexion international Atlantic Middle East Forum (AMEF) et codirecteur de l’Observatoire Afrique du Nord/Moyen de la fondation Jean-Jaurès.

S’il y a bien « une forme d’alignement stratégique entre la France et Israël », « en l’absence de cessez-le-feu, les tensions entre le gouvernement israélien et le président Emmanuel Macron vont se poursuivre », dit-il.

Le gouvernement français a d’ailleurs ordonné lundi de condamner l’accès aux stands de cinq industriels israéliens de l’armement exposant des « armes offensives » au salon aéronautique du Bourget, près de Paris au motif que certains armements sont susceptibles d’être utilisés à Gaza.

Ce qui fait dire à l’ambassadeur Joshua Zarka, qu’ »il est parfois difficile de suivre la ligne française envers Israël ».

« Le découplage sert les intérêts du président français, parce qu’il permet de dire aux Israéliens, que la France n’a pas de problème avec Israël en tant que tel, et encore moins avec sa population », décrypte pour sa part David Khalfa.

Paris veut « crédibiliser » le fait qu’il cible le gouvernement israélien, sa coalition d’extrême droite qui mène « une politique jusqu’au boutiste à Gaza ».

Source : Agence France-Presse

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