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ACER : La composition inégale et les critiques de Chérie Yoni Tsango Ngoussi sur la représentation féminine

27 février 2025

Le 26 février 2025, dans une déclaration de presse, le Ministre de l’Intérieur, Hermann Immogault, a révélé les neuf membres retenus pour siéger à l’Autorité de Contrôle des Elections et du Référendum (ACER). Une annonce qui s’accompagne d’un délai de 48 heures pour que les candidats non retenus puissent introduire un recours. Parmi les neuf personnes retenues, seulement deux femmes figurent dans ce groupe de décisionnaires, représentant 22 % de l’effectif, bien en dessous des 30 % requis par la législation en vigueur.

Cette situation, loin de passer inaperçue, a suscité une vive réaction de la part de Chérie Yoni Tsango Ngoussi, une citoyenne engagée et ancienne candidate aux élections législatives de 2023 dans le 1er arrondissement de Akanda (premier siège). Présidente de l’ONG Ladies Club For Leadership And Development (LCLD), qui promeut le leadership féminin ,Mme Tsango Ngoussi n’a pas manqué de faire part de ses critiques, soulignant les efforts insuffisants pour garantir une véritable égalité des chances et une représentation plus équilibrée des femmes dans les instances décisionnelles du Gabon.

Une avancée inégale dans la composition des institutions

Dans sa déclaration, le Ministre de l’Intérieur, Hermann Immogault, a détaillé le processus ayant conduit à la sélection des membres de l’ACER. Sur les 256 candidats postulants, dont 50 femmes, 30 dossiers ont été présélectionnés, dont 11 femmes et 19 hommes, tous âgés de 41 à 75 ans. Cependant, bien que cette annonce témoigne d’un certain engagement en matière de transparence et de participation des femmes, la composition finale de l’ACER suscite la critique de Chérie Yoni Tsango Ngoussi.

« Nous voulons tous des élections libres et transparentes, mais cela passe aussi par une composition inclusive », a souligné la présidente de LCLD. Elle déplore que la représentation féminine dans l’ACER soit inférieure aux attentes, un chiffre qui ne correspond pas à l’esprit des engagements pris par les autorités. Bien que la loi 009/2016, imposant un quota de 30 % de femmes dans les fonctions supérieures de l’État, ait été respectée dans certains cas, la composition de l’ACER montre que des efforts supplémentaires sont nécessaires pour atteindre une véritable parité.

Un gouvernement avec 30 % de femmes, mais un retard dans d’autres institutions

En dépit des avancées visibles, notamment la composition actuelle du gouvernement avec 30 % de femmes, la déclaration du Ministère de l’Intérieur semble freiner l’élan du pouvoir en ne respectant pas pleinement la loi sur la représentativité féminine. La proportion de femmes dans l’ACER est bien en deçà des exigences légales. Pour Chérie Yoni Tsango Ngoussi, cela constitue un écart qui ne peut être ignoré, d’autant que le Gabon a signé des conventions internationales en matière d’égalité de genre, et que la législation nationale prévoit des quotas stricts pour garantir l’accès des femmes aux fonctions de décision.

Un engagement insuffisant malgré des progrès visibles

Chérie Yoni Tsango Ngoussi met également en lumière, un autre aspect de cette inégalité dans les nominations des hauts fonctionnaires, en se référant aux nominations des personnels de commandement et d’encadrement au Conseil des ministres du 22 janvier 2025. Là encore, les chiffres sont préoccupants. Sur neuf gouverneurs, seulement deux sont des femmes, et plus alarmant encore, sur 48 préfets, seules deux femmes ont été nommées. Ce taux de 4 % est jugé inacceptable par la défenseure des droits des femmes, qui appelle à des mesures concrètes pour corriger ces disparités.

Un appel à la mise en place d’actions correctives

Forte de ses convictions, Mme Tsango Ngoussi fait un appel solennel au Ministère de la Femme et aux autorités compétentes, bien que l’observatoire des droits de la femme n’ait pas encore vu le jour, pour soutenir un recours en vue de mesures correctives. Elle plaide pour que les autorités prennent des actions concrètes visant à garantir une meilleure représentation féminine dans les fonctions de décision.

Mme Tsango Ngoussi attire particulièrement l’attention de la Ministre de la Femme, Élodie Diane Fouefoue épouse Sandjoh, sur cette situation, soulignant l’importance de l’action gouvernementale en matière de parité et de l’intégration des femmes dans les processus décisionnels. Elle insiste sur la nécessité d’agir rapidement afin de respecter les engagements pris, tant au niveau national qu’international, concernant l’égalité des genres.

« Le Gabon a des femmes compétentes et politiquement actives. Il est essentiel de les intégrer davantage dans les processus décisionnels pour un développement durable et conforme aux objectifs mondiaux de l’ONU à l’horizon 2030. Les femmes représentent un potentiel humain considérable pour notre pays. Leur leadership, fondé sur des valeurs de loyauté, de sincérité et de fidélité, peut apporter une contribution significative à la stabilité et à la prospérité du Gabon », a-t-elle déclaré.

Soutien aux autorités et appel à l’action collective.

En dépit des critiques, Chérie Yoni Tsango Ngoussi reconnaît les efforts des autorités de la Transition, qui accordent une importance particulière à la femme gabonaise, soulignant que ces dernières se battent constamment pour une société plus inclusive. Cependant, elle insiste sur le fait que les femmes elles-mêmes doivent se mobiliser davantage pour être plus présentes dans la sphère politique et pour contribuer activement au développement du pays.

«  Le chemin reste encore long, mais avec un engagement sincère et des actions concrètes, nous pourrons créer une véritable égalité de représentation entre les hommes et les femmes. L’avenir de notre pays passe par l’inclusivité et le partage équitable du pouvoir de décision », conclut-elle.

Ainsi, si des progrès ont été réalisés en matière de représentation féminine, de nombreuses voix, comme celle de Chérie Yoni Tsango Ngoussi, continuent de défendre une parité réelle et la mise en place de mesures qui garantissent une égalité des chances à tous les niveaux de la gouvernance gabonaise.

DM/MT


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