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Niger : un flambeau s’éteint avec Malam Alma Oumarou

Niamey, 8 mars 2025 – Un voile de silence s’est abattu sur Niamey, comme si les vents du Sahel eux-mêmes retenaient leur souffle. Malam Alma Oumarou, figure tutélaire de la politique nigérienne, s’est éteint à l’âge de 73 ans, laissant derrière lui un héritage aussi vaste que les dunes de son pays natal. Originaire de Kantché, dans la région de Zinder, cet homme au parcours singulier a traversé les décennies, tissant sa toile entre les arcanes du pouvoir et les sphères économiques, jusqu’à devenir une référence incontournable dans l’histoire contemporaine du Niger.

Malam Alma Oumarou : un itinéraire forgé dans l’érudition et l’engagement

Fils d’une terre aride, mais riche de promesses, Malam Alma Oumarou a puisé dans ses racines à Kantché la force d’un destin hors du commun. Formé au Lycée National de Niamey, puis à l’Université de Lomé, à Abidjan et enfin à l’Université libre de Bruxelles, il a ramené dans ses bagages une licence en droit, un diplôme en droit des assurances et une maîtrise en santé publique. Dès 1976, il s’est immergé dans l’administration publique, avant de s’illustrer comme cofondateur de la Société Nigérienne d’Assurances et de Réassurances (SNAR-Leyma), dont il fut directeur général adjoint puis directeur général jusqu’en 1993. Entrepreneur visionnaire, il a également investi dans l’industrie, marquant de son empreinte des secteurs clés comme les assurances et les finances, avec des participations notables dans des institutions telles que BIA, SONIBANK et ECOBANK.

Une stature politique au service de la nation

La politique, cet autre théâtre où il excella, l’a vu endosser des rôles majeurs. Député de Kantché de 1999 à 2009, président de la commission des Finances à l’Assemblée nationale, il a porté haut les couleurs du MNSD-Nassara sous Mamadou Tandja, occupant le poste de ministre de la Privatisation dès 2000, puis celui du Commerce jusqu’en 2016 sous Mahamadou Issoufou. En 2020, il a fondé le Rassemblement pour la Paix et le Progrès (RPP-Farilla), qu’il a conduit à la septième place lors de la présidentielle de 2020 avec 2,47 % des suffrages. Nommé ministre des Transports en 2021 par Mohamed Bazoum, il a poursuivi son œuvre jusqu’à ce que la maladie, ce visiteur insidieux, vienne interrompre son chemin. Son décès, survenu à Niamey, a été annoncé avec une sobriété empreinte de respect par l’Agence Nigérienne de Presse, plongeant le pays dans une méditation collective.

Un legs au croisement des mondes

Malam Alma Oumarou n’était pas seulement un homme d’État ou un magnat des affaires ; il était un pont entre les époques et les ambitions. Sa capacité à naviguer entre les exigences de la gouvernance et les subtilités de l’économie lui a valu une réputation d’architecte discret, mais influent. Sous son égide, le RPP-Farilla s’est voulu un étendard de paix et de cohésion, un rêve qu’il portait avec une ferveur presque prophétique. Ses contemporains saluent en lui un patriote dont les idées, parfois austères, visaient toujours l’élévation collective, tandis que ses détracteurs reconnaissent, malgré leurs réserves, la constance de son engagement.

Malam Alma Oumarou : une étoile qui rejoint l’immensité

Le Niger pleure un fils dont la voix, grave et posée, savait apaiser les tumultes. Malam Alma Oumarou s’en est allé, emportant avec lui un pan de l’âme nigérienne, mais laissant en héritage une leçon limpide : la grandeur d’un homme ne se mesure pas aux titres qu’il accumule, mais à la lumière qu’il projette sur ceux qui l’entourent. Dans le silence du crépuscule sahélien, où les étoiles semblent veiller sur les vivants, son départ nous rappelle que les plus nobles édifices sont ceux que l’on bâtit pour autrui, et que, même éteint, un flambeau continue d’éclairer les sentiers qu’il a un jour tracés.

 


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