Douala : La démocratie à rudes épreuves

Douala, la ville est sous haute surveillance. Des autorités administratives sur le qui-vive, la force de l’ordre visiblement sur le pied de guerre et des militants chauffés à blanc, la capitale économique connait des moments agités.

Le moins que l’on puisse dire est que le président du Mrc donne des insomnies aux autorités de cette cité. Le climat politique au Cameroun est en ébullition. Depuis que Maurice Kamto, leader du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (Mrc), a annoncé son retour au pays. Après son meeting géant du 31 mai à Paris, place de la République.

Pour une destination inconnue

Aux dernières nouvelles, le président du Mrc, Maurice Kamto a finalement quitté la résidence dans laquelle il se trouvait. A Bonapriso pour une destination inconnue. Ce lundi matin, c’est un calme apparent au quartier Bonapriso, dans l’arrondissement de Douala 1er. Ce quartier chic de Douala, le dispositif sécuritaire est impressionnant. Des éléments de la gendarmerie, du groupement mobile d’intervention et du groupement spécial d’opérations veuillent au grain.

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« On se croirait dans un état en guerre », nous confie un habitant. « La zone est fortement militarisée, avec un contrôle strict de l’accès à la rue où se trouve l’immeuble. Seuls les habitants du quartier sont autorisés à passer. Tandis que les étrangers sont refoulés », nous instruit un gendarme arme aux poings

Retranché dans sa résidence avec quelques cadres du parti, Maurice Kamto reçoit quelques partisans qui viennent le rencontrer. Sa suite et lui vont quitter les lieux sous forte escorte quelque temps après peu avant 13 heures. Pour quelle destination ? Personne même pas certains cadres du Mrc n’ose nous en parler. « Question de stratégie, nous ne pouvons pas la divulguer », nous informe-t-on.

La circulation est perturbée

Des sources au sein du Mrc, Maurice Kamto devrait en principe tenir une réunion. Avec les responsables de son parti à Douala avant de regagner Yaoundé. Au siège du parti à Bépanda, les forces du maintien de l’ordre sont déployées partout. La circulation est perturbée.

Aux premières heures de ce lundi 9 juin, policiers et gendarmes sont postés à l’axe Entrée Bepanda – École publique. Pour bloquer la visite de Maurice Kamto. Ici, la circulation est à nouveau perturbée et la tension est perceptible.

« Le Mrc de Maurice Kamto est en train de réussir un énorme pari mobilisationnel à Douala. Finalement, les militants ont outrepassé les menaces et intimidations de la police. Et ont marché dans les rues de Douala. Scandant des chansons à la gloire de Maurice Kamto. Son appel via un message Facebook a donné encore plus de vigueur et de courage », s’expriment certains militants.

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Quatre militants aux arrêts

André Blaise Essama, Daniel A Dan Mounyol, Idriss Fosso et William Bentse ont été arrêtés. Les deux premiers ont été interpellés hier respectivement au niveau des rails au marché Kololoun, et au bois des singes. Les deux derniers à Bonabriso, aux environs du lieu de séjour du président national du Mrc.  « J’ai été à la Police Judiciaire où j’ai rencontré sans difficultés Essama André Blaise, Idriss Fosso et William Bentse. Ainsi qu’à la Brigade de Gendarmerie de Youpwe où se trouve Daniel A Dan Mounyol. Tous ne savent réellement ce qu’il leur est exactement reproché », informe le Collectif d’Avocats Sylvain Souop, Antenne du Littoral.

Pour le collectif, « Essama Hoo Haa a été arrêté alors qu’il communiquait comme il sait le faire, sur le retour du Professeur Maurice Kamto, par Douala au siège du parti, après le grand meeting de la Place de la République à Paris. Daniel A Dan Mounyol était absent de la ville depuis plus d’un mois et n’était au courant d’aucune actualité du Mrc, étant hors réseau ».

« Il a fait un voice dans lequel il invitait les militants de son unité à reprendre leurs activités. Comme les espions ne sont jamais loin, ce voice a été transmis au Commandant de la Brigade de Gendarmerie. Qui est venu lui-même l’interpeler hier soir à son lieu de service. Où il fait frire et vend les beignets pour nourrir sa famille. Idriss Fosso et William Bentse sont allés à la rencontre de leur président. Et ont été interpellés ce jour », ajoute le  Collectif d’Avocats Sylvain Souop, antenne du Littoral. Qui les rassure de sa disponibilité pour assurer leur assistance et défense.

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