13e Forum Juridique international de Saint-Petersburg : Les défis et réformes engagées par le Niger dans le secteur judiciaire exposés devant les participants par le Ministre Alio Daouda
Niamey, 22 mai (ANP)-Le Ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux, Chargé des Relations avec les Institutions, M. Alio DAOUDA, a participé du 17 au 22 Mai 2025 à saint- Petersburg, en Russie, au 13e Forum Juridique international placé cette année sous le thème ’’ Le droit : leçons du passé pour le monde de demain’’.
Cette rencontre axée sur le droit international a réuni des experts, praticiens et décideurs politiques de tous bords pour discuter des défis contemporains du droit international.
À cette occasion, le Ministre Alio DAOUDA, a rappelé que le présent forum n’est pas une simple conclave des ministres de la justice et autres experts juridiques, »sa véritable signification est la constitution d’un front international contre l’injustice, l’arbitraire et les passe-droits de l’impérialisme occidental institutionnalisé, judiciarisé et légalisé pour dominer le reste de l’humanité et exploiter ses ressources ».
À cet effet, il a appelé à »bâtir l’avenir, restaurer les vraies règles devant régir les relations internationales et inter-Etats fondées sur l’égalité, l’équité et la justice pour tous ».
Abordant le cas du Niger, le Ministre Alio DAOUDA d’indiquer que son pays »est résolument engagé depuis le 26 Juillet 2023 dans une démarche souverainiste »
Pour ce faire, a-t-il fait savoir, ‘’une lettre de mission a été donnée à son département ministériel pour trouver des solutions aux problèmes qui minaient l’appareil judiciaire avant l’avènement des nouvelles autorités.
Ces problèmes, a-t-il énuméré, ont pour noms »la corruption des acteurs du milieu judiciaire, les interférences de tous ordres, la lenteur judiciaire, la surpopulation carcérale, le dysfonctionnement du conseil supérieur de la magistrature, le manque de confiance des citoyens à la crédibilité du système judiciaire, les délais de traitement très longs des procédures judiciaires, la systématisation du placement en détention préventive, la faiblesse des crédits alloués à la justice, et l’obsolescence des moyens de travail’’.
De l’avis du premier responsable du ministère de la justice, en moins de deux années d’exercice du pouvoir, »plusieurs mesures ont été prises pour solutionner les problèmes évoqués ci-dessus , ce qui a permis à la justice nigérienne de retrouver ses lettres de noblesse dans un contexte souverainiste calqué sur notre propre conception des droits de l’Homme ».
Ces bons résultats, a-t-il précisé, concernent »les réformes engagées par le Niger dans plusieurs domaines stratégiques dont le renforcement du dispositif de lutte contre la corruption ; le bon maillage territorial des juridictions à l’échelle nationale ; le recours aux mesures alternatives à l’incarcération comme le travail d’intérêt général ; le changement de la gouvernance de l’école de formation judiciaire et la reprise des curricula ; la réforme du Conseil Supérieur de la Magistrature pour conférer plus d’indépendance et un bon plan de carrière aux magistrats ».
Parmi les réformes engagées, Alio Daouda a également cité le renforcement de la capacité des magistrats des pôles spécialisés pour une meilleure prise en charge des infractions liées au terrorisme, son financement, le blanchiment de capitaux , la cybercriminalité ; les reformes de l’assistance juridique et judiciaire pour assurer un meilleur accès des indigents à la justice ; la dématérialisation des procédures et l’informatisation de la procédure de délivrance du casier judiciaire.
Il y a aussi la création de juridictions commerciales pour garantir la sécurité juridique et judiciaire des investisseurs ; la réforme du code pénal et du code de procédure pénale pour tenir compte des valeurs socio culturelles nationales qui par l’incrimination de l’homosexualité et les pratiques analogues ; la généralisation de la procédure de la comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité et la fin du tout répressif ayant caractérisé l’ordre ancien.
S’agissant de ses attentes , le ministre Alio DAOUDA, a émis le vœu que ce forum débouche sur la constitution d’un front international contre l’injustice, l’arbitrage et les passe -droits avant d’appeler avec force et conviction à la Restauration de vraies règles devant régir les relations internationales et inter-Etats fondées sur l’égalité, l’équité, la justice pour tous.
Alio Daouda a, enfin, appelé à »donner aux droits de l’Homme leur véritable universalité afin de combattre l’injustice quelle que soit son origine, pour un monde juste et havre de paix, garantissant le développement harmonieux de l’humanité toute entière ».
Notons qu’en marge de ce 13e Forum, le Ministre Alio DAOUDA et ses homologues du Burkina Faso et du Mali ont lancé le premier cadre de coopération pour renforcer les relations juridiques entre l’AES et Moscou.
Lors de cette rencontre quadripartite, les ministres ont échangé sur les mécanismes concrets de coopération judiciaire, notamment la lutte contre la criminalité transnationale organisée, le terrorisme et la cybercriminalité, ainsi que l’échange d’expertises juridiques. L’objectif affiché est d’initier un partenariat structuré entre la Fédération de Russie et la Confédération AES, sous forme de mémorandum en préparation, avec un programme de coopération à suivre.
Cette participation du Ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux, Chargé des Relations avec les institutions, M. Alio DAOUDA, au 13e Forum Juridique international de Saint-Petersburg, marque la volonté du Niger de renforcer la coopération judiciaire internationale et partager son expérience en matière de gouvernance désormais fondée sur une vision souverainiste dans ses relations avec les autres.
Com-MJ/AS/ANP 0142 mai 2025
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