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EXCLUSIVITÉ — PREUVE DE VIE DE L’AUTRICHIENNE EVA GRETZMACHER, DÉTENUE PAR L’EIGS AU MALI  – Aïr Info


Aïr Info a obtenu, en exclusivité, la preuve de vie d’Eva Gretzmacher, l’Autrichienne enlevée à Agadez, au Niger, dans la nuit du 11 janvier 2025. La preuve, sous forme de photo, nous est parvenue ce 29 avril, jour de son 74ᵉ anniversaire. Nos sources confirment que l’Autrichienne est en bonne santé et actuellement détenue par l’État islamique au Grand Sahara (EIGS) sur le territoire malien.

Selon des informations recoupées par Aïr Info, Eva Gretzmacher a été rejointe par Claudia Abbt, la ressortissante suisse de 67 ans enlevée à Agadez le 13 avril 2025. Les deux femmes, kidnappées selon le même procédé – enlèvement nocturne à domicile –, sont entre les mains du même groupe terroriste.

D’après nos sources, Eva Gretzmacher a été transférée via des sous-traitants locaux, des intermédiaires utilisés par les terroristes pour brouiller les pistes, avant d’être remise à l’EIGS. Le groupe, très mobile, l’aurait déplacée entre Ansongo et Ménaka, puis vers Adéramboukane, une zone désertique frontalière du Mali.

Le mutisme des autorités

Malgré les indices localisant les otages, Niamey, Vienne et Berne restent silencieux. Aucun des trois pays ne semble vouloir communiquer officiellement. Après un conseil de sécurité extraordinaire organisé à Agadez pour chacun des deux enlèvements, plus aucun mot n’a été prononcé. « Les enquêtes suivent leur cours », répond simplement une source sécuritaire nigérienne.

Le lendemain du rapt de Claudia, la Suisse a réagi par le biais de sa représentation consulaire au Niger. « Nous sommes en contact avec les autorités locales et des clarifications sont en cours », a-t-elle affirmé.

Interrogé le 22 avril par Aïr Info, Clemens Mantl, porte-parole du ministère autrichien des Affaires étrangères, s’est limité à répondre : « Notre équipe de crise sur place assure un suivi rigoureux ».

Pendant ce temps, au Niger, en Autriche et en Suisse, l’angoisse des familles grandit. Christophe Gretzmacher, fils d’Eva, déclare : « Cela fait 108 jours que ma mère a disparu. Où en sont les recherches ? ». Youniss, fils de Claudia Abbt, confie son désarroi : « Nous ne sommes au courant de rien. Nous prions pour qu’elle soit encore en vie ».

Ce mutisme des autorités soulève plus de questions qu’il n’apporte de réponses. Pourquoi les États concernés ne communiquent-ils pas ? Des négociations secrètes sont-elles en cours ? Le sort de ces otages sera-t-il semblable à celui d’autres victimes, gardées en captivité pendant des années ? Tant de questions demeurent dans l’ombre. En attendant, le temps est compté pour Eva et Claudia. Et le silence des autorités nourrit les pires craintes.

L’EIGS, un ennemi toujours actif

Le réseau qui détient Eva Gretzmacher et Claudia Abbt n’en est pas à son premier forfait. En 2018, il a orchestré l’enlèvement de Jörg Lange, un humanitaire allemand retenu pendant quatre ans et huit mois en captivité. Bien que son chef, Adnane Abou Walid al-Sahraoui, ait été tué en septembre 2021, l’EIGS, branche locale de Daech, demeure actif au Sahel, utilisant les mêmes méthodes : rapts ciblés, déplacements constants et chantage aux familles. Son nom est désormais associé à des figures comme Abou al-Bara al-Sahraoui, un pseudonyme attribué à un combattant sahraoui, régulièrement associé aux attaques qui ensanglantent le Mali, le Burkina Faso et le Niger.

(Re)lire : Sahel : deux otages italiens détenus au nord Mali donnent signe de vie

Malgré une perte de terrain face au GSIM (Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans), l’EIGS, désormais désigné sous le nom de Province de l’État islamique au Sahel (ISSP), persiste en exploitant les vides sécuritaires, notamment dans la zone des « trois frontières » (Mali, Niger, Burkina Faso), où il continue de viser les forces armées et les civils. En dépit des offensives militaires, le groupe survit en utilisant l’immensité du désert pour se déplacer et continuer à monnayer ses otages dans des zones échappant au contrôle des forces régulières.

Ibrahim Manzo Diallo

Crédito: Link de origem

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