Un collectif d’associations culturelles nigériennes a dénoncé dimanche 27 avril l’article 12 de la Charte de la Refondation qui consacre le hausa comme seule langue nationale du Niger.
Dans une déclaration, ces organisations – parmi lesquelles l’Association culturelle internationale (ACI-Gaabeero), l’Association pour la Revalorisation des Cultures et des Arts du Niger (ARCAN) et la Mutuelle des Jeunes pour le Développement (MJD) – estiment que cette disposition pourrait fragiliser la cohésion sociale.
Elles rappellent que « depuis 1960, onze langues nationales sont reconnues par les différentes Constitutions et Chartes », ce qui, à leurs yeux, a toujours été un facteur d’équilibre et de stabilité.
La déclaration souligne également que plusieurs de ces langues ont été officiellement transcrites sous la présidence de Hamani Diori, et que des orthographes normalisées ont été adoptées en 1999 et 2015.
Les associations affirment qu’en consacrant le hausa comme seule langue nationale, la Charte « ouvre la voie à des divisions communautaires et régionales » et pourrait compromettre l’esprit de la Confédération des États du Sahel (AES), fondée en 2024.
Elles réclament « l’abrogation immédiate de l’article 12 », le rétablissement des onze langues nationales et l’organisation d’un dialogue inclusif sur les questions linguistiques et culturelles. Un appel est également lancé aux leaders religieux, coutumiers, intellectuels et à la société civile pour défendre ce qu’elles considèrent comme « un enjeu majeur pour l’unité nationale ».
L’article 12 de la Charte de la Refondation n’en est pas à sa première contestation. Depuis l’adoption de la Charte en mars 2025, ce dernier fait l’objet de critiques de la part de plusieurs citoyens nigériens, qui y voient une mesure discriminatoire et contraire à l’esprit d’unité nationale prôné depuis l’indépendance. Les appels à sa révision se multiplient, mais ne suscitent, jusque-là, aucune réaction officielle des autorités.
Crédito: Link de origem