Un convoi de camions transportant 1 141 migrants expulsés d’Algérie a atteint, samedi 19 avril, le Point Zéro d’Assamaka, localité nigérienne frontalière. Selon des sources locales non confirmées officiellement, ce groupe hétérogène comprend 41 femmes, 7 filles et 5 garçons, originaires de pays africains et asiatiques.
Un melting-pot de détresses qui interpelle
La diversité des nationalités reflète l’ampleur géographique d’une crise migratoire que l’Algérie gère par des expulsions massives vers le Niger, pays pourtant non destinataire initial de ces flux. Parmi les expulsés figurent :
– 347 Guinéens dont 14 femmes et 8 enfants
– 287 Maliens dont 6 femmes et 2 enfants
– 87 Ivoiriens
– 70 Béninois, 54 Burkinabés, ou encore 50 Somaliens dont 16 femmes.
Cette arrivée s’ajoute à des vagues récurrentes, malgré l’accord bilatéral de 2014 limité aux Nigériens en situation irrégulière en Algérie. « Alger refoule toutes les nationalités vers nous, sans coordination », déplore un responsable nigérien contacté par Aïr Info.
Une réponse humanitaire sous tension
Les organisations locales et internationales redoutent un nouvel engorgement du centre d’Assamaka, structure inadaptée à l’accueil de milliers de personnes. « Beaucoup arrivent épuisés, sans vivres ni soins. Les femmes et enfants sont particulièrement vulnérables », alerte un travailleur humanitaire.
Les autorités nigériennes, déjà confrontées à des défis sécuritaires et économiques, dénoncent une violation des procédures. En juillet 2016, Niamey avait protesté via son ministre des Affaires étrangères, Ibrahim Yacoubou, contre ces expulsions « unilatérales et inhumaines ». En vain.
La même apostrophe a été adressée récemment aux autorités algériennes via le secrétaire général du ministère nigérien des Affaires étrangères qui a convoqué l’ambassadeur algérien à Niamey. Il lui a été notifié le mécontentement des autorités sur des « violences contre des Nigériens refoulés». Preuve que le dossier reste une épine dans les relations entre les deux pays.
En attendant, les migrants, ballottés entre espoir et désillusion, patientent dans le désert. Certains rêvent encore de l’Europe, d’autres espèrent un retour digne dans leur pays d’origine. Mais pour tous, la route reste semée d’incertitudes.
La Rédaction
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