DIG/ La mise en service, le 28 février 2025, des deux centrales flottantes turques du groupe KPS présageait, pour les populations de Libreville et des environs, la fin des délestages.
Pourtant des coupures de courant persistent toujours dans plusieurs quartiers de la capitale et de sa périphérie.
Une situation consécutive à la conjonction de plusieurs facteurs, explique l’administrateur provisoire (AP) de la SEEG, Steeve Saurel Legnongo, dans un entretien exclusif accordé au quotidien L’Union.
« La centrale thermique Karpowership nous permet aujourd’hui d’injecter 70 MW supplémentaires sur le Réseau Interconnecté (RIC) de Libreville.
Pour bien prendre la mesure de cette contribution, sachez que la puissance disponible était de 260 MW, pour une demande maximale en énergie de 310 MW aux heures de pointe. Avec la solution KPS, nous disposons désormais d’une capacité totale de production de 330 MW, ce qui nous permet de combler le gap énergétique à l’origine des délestages que nous avons connus ces derniers temps.
Pour parler de manière triviale, disposer d’énergie dans une maison ne se résume pas seulement à cliquer sur un interrupteur. Le processus classique est le suivant : production, transport et distribution. L’énergie est produite, il faut la transporter et la distribuer. KPS est une solution qui répond à l’urgence puisque son modèle de centrale « prête à opérer » nous a permis de sécuriser à court terme l’offre en énergie par une extension de nos capacités de production. Toutefois, cette solution n’est pas une panacée aux problèmes rencontrés sur les autres segments de la chaine du produit électricité, notamment le transport et la distribution.
D’où la persistance de ce que vous qualifiez de « coupures intempestives », qui sont en réalité des incidents sur le réseau, à ne pas confondre avec les délestages. Nous avons recours à cette dernière option lorsque la quantité d’énergie disponible est inférieure à la demande. Les arbitrages opérés nous permettent d’éviter le black-out, c’est-à-dire l’écroulement de tout notre système électrique.
KPS nous permet effectivement d’éviter les délestages. Pour autant, nous ne sommes pas à l’abri d’un incident sur le réseau. Ce dernier peut survenir inopinément aussi bien en production, transport qu’en distribution. Cela pourrait être notamment le cas dans un poste transformation, sur une ligne électrique (haute ou basse tension) ou à travers un câble aérien ou souterrain. Il peut également s’agir du déclenchement d’une des machines en service.
Ces incidents peuvent être également causés par un facteur exogène tel que l’orage, la tempête, la chute d’un arbre ou d’une toiture qui repose sur une ligne comme c’est le cas depuis le début de la saison des pluies.
S’agissant des baisses de tension auxquelles vous faites allusion, il faut savoir que les grandes villes s’étendent chaque année et que l’absence d’investissements dans les extensions de réseaux (haute tension et basse tension) a entrainé la saturation de nos postes de transformation électriques.
A cela s’ajoute les réseaux illicites, communément appelés « réseau en toile d’araignée », apparus depuis quelques décennies dans les quartiers périurbains des principales villes du Gabon. Solutionner durablement ce phénomène requiert une vision cohérente de notre politique énergétique et c’est la volonté actuelle des Plus Hautes Autorités du pays, car l’électricité est un important levier de développement d’un Etat. Aujourd’hui, la SEEG fait de son mieux pour remplir sa mission de service public. Les annonces faites par les plus Hautes visent à solutionner durablement les problèmes d’électricité que nous connaissons actuellement ».
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