La prière de l’Aïd, moment sacré de recueillement et d’unité, s’est tenue cette année à la grande mosquée Massalikoul Djinane dans une atmosphère marquée par quelques couacs regrettables. Ces dysfonctionnements, bien que ponctuels, soulèvent des questions sur le respect des règles liturgiques et la préservation du caractère sacré de ce lieu de culte emblématique.
- Quand le profane occupe les premières loges
Il est d’usage, dans la tradition musulmane, que les premières rangées derrière l’imam soient occupées par les imams suppléants et les responsables religieux. Cependant, cette hiérarchie spirituelle semble avoir été mise à mal cette année, lorsqu’un artiste de renom a été aperçu au premier rang, alors qu’un imam officiant les cinq prières quotidiennes se trouvait relégué à la seconde rangée. Une inversion des rôles qui a choqué plus d’un fidèle, tant elle contrevient aux règles canoniques établies et à l’esprit d’humilité attendu dans une telle enceinte.
- La politique s’invite là où elle n’a pas sa place
Autre fait marquant : la transformation de l’espace sacré en scène médiatique. À la fin de la prière, certaines personnalités politiques se sont prêtées à des interviews, au sein même de la mosquée. Si la couverture médiatique d’un tel événement est compréhensible, elle ne saurait justifier une instrumentalisation politique ou personnelle d’un moment aussi solennel.
- Des propos inappropriés qui font polémique
Les déclarations de M. Mbackiyou Faye sur l’actualité politique, tenues dans ce contexte sacré, ont largement été critiquées sur les réseaux sociaux. Ce n’était ni le lieu ni le moment pour de telles prises de parole. Il aurait été plus pertinent de relayer les enseignements du khalife général des mourides, Serigne Mountakha Mbacké, dont le discours empreint de sagesse aurait mérité une plus large diffusion, notamment auprès des fidèles de Dakar.
Comme le rappelle un sage adage : « La manière de donner vaut mieux que ce que l’on donne. » En d’autres termes, même les bonnes intentions perdent de leur valeur si elles ne s’expriment pas dans le respect du cadre et du moment.
Par M. Wade Magued – MPCD – Sénégal Rek
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