La controverse autour du dépôt sauvage d’ordures dans le village de Tobor ne faiblit pas. Le Comité de lutte contre le dépotoir, par la voix de son coordinateur Alpha Yaya Coly, a formellement démenti les déclarations du Ministre Daouda Ngom, tout en dénonçant l’attitude des autorités locales et les conséquences sanitaires et environnementales de cette situation sur les populations locales.
Selon Alpha Yaya Coly, tout a commencé un dimanche matin, lorsque les habitants de Tobor se sont réveillés face à une scène inattendue : plusieurs camions, en provenance de Ziguinchor, étaient en train de déverser des ordures au cœur du village. Ce même jour, un groupe de personnes aurait informé les villageois de l’installation d’un dépôt d’ordures, conséquence directe, selon lui, de l’incapacité du maire de Ziguinchor à gérer la décharge de Mamatoro.
Alpha Yaya Coly indique qu’un membre influent de la famille Biagui aurait proposé ce site à la SONAGED et au gouverneur de la région. Il cite également le maire de Niamone, selon qui Ousmane Sonko, lors qu’il était maire de Ziguinchor, aurait été impliqué dans les négociations autour de l’implantation de ce dépôt.
Le coordinateur du Comité souligne que la population de Tobor s’oppose fermement à cette décision, notamment en raison des risques sanitaires et environnementaux. Le village ne dispose ni d’un accès à l’eau potable, ni à l’électricité, ce qui accentue sa vulnérabilité. Il déplore également l’absence de consultation des habitants, contrairement à ce qu’affirment la SONAGED et les autorités locales.
Malgré l’envoi de plusieurs correspondances aux ministères de l’Environnement, des Collectivités territoriales et de l’Éducation nationale, le Comité affirme n’avoir reçu aucune réponse. Ce silence devient d’autant plus inquiétant que le dépotoir est situé à moins de 150 mètres d’une école primaire et à seulement 100 mètres des premières habitations.
Face à cette situation, les habitants ont tenté de contester en érigeant des barricades sur la route reliant Bignona Ziguinchor. Cependant, ces manifestations ont été réprimées. Alpha Yaya Coly évoque des intimidations, notamment la présence régulière d’un véhicule de patrouille policière et des menaces contre les habitants, remettant en question leur liberté d’expression et de déplacement.
Il déplore l’absence de certains élus originaires de la zone, qui selon lui, devraient porter la voix de leur communauté au sein des institutions. Il salue néanmoins l’attitude du député Guy Marius Sagna pour sa fidélité à poser la question au gouvernement, tout en regrettant la réponse du Ministre Daouda Ngom .
Enfin, le Comité appelle l’État à intervenir de toute urgence avant que la situation ne dégénère. Il exige le retrait du dépotoir et l’ouverture d’un dialogue inclusif avec la population de Tobor.
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