Niger : après une visite à  l’INRAN, le Ministre de l’agriculture s’engage à en faire un outil de souveraineté alimentaire de premier plan

Niamey, 13 Mars (ANP)- Le Ministre de de l’agriculture et de l’élevage, le Colonel Elhadj Ousmane Mahaman a visité, ce jeudi 13 Mars 2025, le centre régional de recherche agronomique (CERRA) de Niamey, l’une des installations techniques de l’institut national de recherche agronomique du Niger (INRAN). 

Après avoir visité les différents services, laboratoire et salles de travail, ainsi qu’après être édifié sur l’importance de cet organe, le Ministre de l’agriculture et de l’élevage a promis de revaloriser l’institut et d’en faire un véritable outil de souveraineté alimentaire que le pays veut consolider.

« Nous avons visité l’institut national de recherche agronomique (INRA) avec les différents laboratoires, les services et plusieurs autres [installations techniques]. D’abord je reste émerveillé par ces chercheurs, des conditions dans lesquelles ils sont, et les résultats auxquels ils sont parvenus depuis un certain nombre d’années », s’est réjoui le membre du Gouvernement nigérien. 

Lors de cette visite et à la lumière des échanges qu’il a eus avec le dirigeants, le personnel et les représentants des syndicats des travailleurs, le Ministre Elhadj Ousmane Mahaman a appris que ce service souffre de manque de financement, entre autres.

« L’INRAN était le fleuron en Afrique de l’Ouest  et depuis un certain nombre d’années, face au manque d’investissement, il est devenu ce qu’il est », s’est-il désolé avant d’indiquer : « au regard des conditions dans lesquelles il est, je pense que dans le cadre de la souveraineté que nous prônons, nous allons prendre toutes les dispositions  afin que cet institut  soit à l’avant-garde de la souveraineté alimentaire », a-t-il promis. 

« Aujourd’hui, il est indéniable que  dans le cadre de la politique agricole nouvelle, avec les nouvelles orientations, que nous puissions mettre l’INRAN de côté », a souligné le Colonel des Douanes.

« J’ai suivi toutes les préoccupations soulevées par le Directeur général, le Président du Conseil d’Administration et les représentants des syndicats, j’ai pris bonne note des préoccupations et, Insha Allah, nous allons faire ensemble, de telle façon, que la souveraineté alimentaire durable puisse être acquise avec l’INRAN », s’est-il de nouveau engagé.

« Ensuite, il faut rapidement agir pour  accompagner l’INRAN afin que la recherche soit au cœur », a martelé l’officiel nigérien. 

En parlant de la production agricole, le Ministre de souligner que  « nous avons des variétés qui ont un rendement très élevé. Par exemple le mil qu’on nous a  présenté avec 2 à 3,5 tonnes par hectare, tandis qu’aujourd’hui sur le terrain les producteurs ont à peine 400 à 500 kilogrammes par hectare de production, ce n’est pas pardonnable. Il faudra vulgariser. Nous avons un rôle en tant que Ministère de tutelle  pour prendre tous ces résultats de recherche, les vulgariser et amener nos producteurs à les utiliser ».

« Ensuite, nous avons regardé l’étude des sols. On a vu, par exemple, que la Région de Dosso où pratiquement tout (le sol) est rouge (à cause d’une forte teneur en acide). Ça veut dire que nous allons désormais importer des engrais organiques afin de régénérer ce sol », a indiqué la même source.

« Nous avons beaucoup appris (lors de cette visite), je suis très réconforté, je n’avais pas la même lecture, je pense que nous allons changer de démarche afin que l’INRAN puisse véritablement avancer », a conclu celui qui est en charge de l’agriculture et de l’élevage dans le gouvernement nigérien.

L’Institut National de la Recherche Agronomique du Niger (INRAN), créé en 1975, a été érigé en établissement public à caractère scientifique, culturel et technique (EPSCT) par l’ordonnance n°2010-12 du 1er avril 2010, modifiée et complétée en son article 6 par la Loi n°2016-23 du 16 juin 2016. Ce statut lui confère une plus grande autonomie scientifique, administrative et financière ce qui traduit la volonté de l’État d’impulser une nouvelle dynamique à la Recherche Agricole. 

MSB/AS/ANP 074 mars 2025