(Agence Ecofin) – Comme le Nigéria, l’Angola a décidé de supprimer la subvention des carburants. Une décision impopulaire qui oblige le pays à repenser sa stratégie alors que la flambée des prix énergétiques avait provoqué de violentes protestations en juin.
Lors d’une interview accordée lundi 9 octobre, Vera Daves de Sousa, la ministre des Finances de l’Angola a évoqué l’éventualité que la mise en œuvre du plan de l’Etat de mettre fin à la subvention sur les carburants soit reportée.
Pour le moment, aucune décision n’a été prise à cet effet alors que des discussions quant à l’opportunité d’opérationnaliser la mesure se poursuivent. Si l’officialisation de celle-ci pourrait devoir attendre, c’est parce que l’État cherche la formule permettant d’éviter des protestations.
La ministre a expliqué que le gouvernement souhaite ne pas faire face à des situations comme celles des manifestations populaires intervenues en juin dernier dans un contexte d’envolée des cours de l’essence à la pompe dont le prix avait alors presque doublé. « Nous tirons les leçons du premier mouvement [lié à l’augmentation des prix des carburants, Ndlr], où la société a réagi avec stupeur », a déclaré la ministre. Mais l’enjeu est de taille pour le pays.
En effet, ce sont des milliards de dollars que l’Angola injecte chaque année dans la subvention des carburants. En 2022, l’État d’Afrique australe a dépensé quelque 1,9 trillion de kwanzas (environ 2,3 milliards de dollars) à cet effet.
Un poste de dépense dont la suppression pourrait permettre au pays d’optimiser la croissance de son économie qui, selon les prévisions, devrait être de l’ordre de 1,09 % cette année, en raison d’une baisse de la production d’or noir dans un contexte de faible diversification économique.
Abdel-Latif Boureima
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